Côte d’Ivoire : Ouattara imperméable aux cris de douleur et de souffrance de ses compatriotes
DANS LA TOUR D'IVOIRE. Alassane Ouattara est désormais dans sa tour d'ivoire, imperméable aux cris de douleur et de souffrance de ses compatriotes.
Le 1er mai 2024, il a préféré orienter les syndicats des travailleurs chez le Premier ministre Robert Beugré Mambé. S'il s'est dit à leur écoute, il a jeté l'éponge. Il a compris qu'il n'est plus le ADOSolutions de la campagne électorale, qui promettait à tout et rien des solutions. Que tous attendent.
Mais, de façon discrétionnaire et coupé des réalités, il peut renforcer son équipe avec trois chevaux de retour : Ahoussou Kouadio Jeannot, Albert Mabri Toikeusse et Mamadou Sanogo. Qui sont nommés, ce vendredi 3 mai, pour le premier, ministre d'État-conseiller, et les deux autres, ministres-conseillers à la présidence de la République.
Le retour, au premier plan, de ces compagnons de sérail donne deux principales leçons de gouvernance.
La première, le chef de l'État se montre sourd à l'endettement d'un pays, qui vit au-dessus de ses moyens. Et comme on ne met pas un pays en prison, Ouattara ne réduit pas le train de vie de l'État, pressuré de surcroît par des prédateurs.
Après le Vice-président de la République, le Premier ministre, un gouvernement pléthorique, des ministres-gouverneurs et le haut représentant du chef de l'État, il crée de nouveaux postes budgétaires.
La seconde montre clairement que le chef de l'État est de plus en plus usé par l'âge et le pouvoir. Et dans cette posture où les larbins et flagorneurs lui font une cour assidue, qui le flatte notamment à travers tout le folklore des manifestations de soutien, Alassane Ouattara est pris en otage, poussé à recompenser des apparatchicks.
Par conséquent, il reprend désormais les mêmes sans se lasser et il recommence. Il ne compose presque plus avec la nouvelle génération, ayant gardé un mauvais souvenir de la démission de Cissé Abdrahmane, secrétaire général de la Présidence. Et ne fait plus confiance qu'à la vieille garde, qui lui reste attachée à vie pour ses vieux jours.
Et le pays a entamé son tango, alors que le produit marketing connaît une fin de cycle.
Une contribution de F. M. Bally