Côte d’Ivoire / Diocèse de Grand-Bassam : Fin "d'exil " du curé
Il y a quelques semaines, le curé d'Ebrah, père Firmin N'taye a dû, précipitamment sous escorte de la gendarmerie nationale, quitter sa belle paroisse pour trouver "refuge" à la paroisse Saint Antoine de Padoue de Moossou.
Des jeunes isolés, instrumentalises et sous influence avaient en effet pris tout le village d'Ebrah en otage en y instaurant une véritable mafia autour de la vente de terrains. Pour avoir dénoncé cet état de fait, il était l'homme à abattre. Tout est grâce pourrait-on on dire.
Profitant de cette situation de non droit et du laxisme d'une grande partie de la population, Mgr Raymond Ahoua, Evêque du diocèse de Grand-Bassam, a exigé que la situation se clarifie avant le retour de son prêtre sur la paroisse d'Ebrah qui était partiellement fermée. Toutes les autorités se sont mises en branle. Le maire de Grand-Bassam a effectué une visite "musclée" pour tenir à tous les jeunes récalcitrants un langage de vérité et avec des propositions fermes de financement de projet. Le Roi d'Ebrah va convoquer à sa suite toute la notabilité et engager une suite de procédures radicales qui va aboutir à la descente historique de la gendarmerie à Ebrah. Le résultat est à la limite des espérances: Destruction de tous les fumoirs et arrestation de la pègre, débandade des caïds etc.
Depuis quelque temps, le village d'Ebrah est pacifié et il y a comme un vent nouveau qui souffle sur le village. Au regard de cette situation nouvelle, Mgr Raymond Ahoua a ordonné que son prêtre regagne, ce mardi 24 avril 2023 avec son stagiaire, leur lieu de mission pastorale.
Selon le père Basile Diané, curé de la paroisse Saint Antoine de padoue joint par téléphone et qui a accueilli le confrère, le message fort dans tout cet imbroglio est la mobilisation de toutes les autorités et de tous les cadres pour que force revienne au droit et à la loi car il était incompréhensible et insupportable qu'un petit groupe de délinquants prenne tout un si beau village en otage. Selon le prêtre journaliste, La "libération" D'Ebrah va être le prélude à de nombreuses autres libérations de village en Côte d'Ivoire sous le diktat d'une jeunesse désœuvrée. Tout est bien qui finit bien.
Une correspondance particulière de C.T
