cote-divoire-grand-bassam-le-cure-de-la-paroisse-debrah-echappe-a-un-lynchage.jpg

On a frôlé le pire à Ebrah dans la sous-préfecture de Grand-Bassam, le lundi 27 mars 2023. Ce jour-là, tous les prêtres catholiques du secteur de Grand Bassam avaient une réunion. Juste au moment où les pères devaient commencer leur rencontre, débarque une horde de jeunes surexcités qui viennent pour extraire le curé en vue de lui régler ses comptes.

Les jeunes lui reprochent comme on le dit couramment d'avoir mis du sable dans leur attieké. Il a fallu toute la dextérité et la persuasion de la gendarmerie de Grand-Bassam pour éviter que le pire ne se produise. Ils voulaient brûler la voiture du curé, saccager l'église et le presbytère. Mgr Raymond Ahoua, alerté, a donné des instructions rapides pour que le curé père Firmin N'taye, un grand docteur en bible, ferme la paroisse et se replie sur la paroisse de Moossou avec son vicaire, le temps que les tensions baissent.

Joint par téléphone, le père Basile Diané, prêtre journaliste, curé de la paroisse de Moossou qui héberge surtout le curé "réfugié", a tenu à donner les éclairages suivants :

« Mon confrère, selon ce qu'il m'a été rapporté, a reçu par un concours de circonstances une dame venue acheter un terrain à Ebrah. Elle a garé devant le presbytère et il a pensé que c'était une dame qui voulait le rencontrer. Quand elle lui a donné le motif de sa présence dans le village, en homme de vérité, il lui a demandé d'être très prudente et de faire attention car il y a beaucoup d'arnaques en matière de vente de terrains dans le village. Il lui a conseillé de se tourner directement vers les personnes idoines du royaume d'Ebrah. C'est de là qu'est partie la colère d'une frange de jeunes qui font de la vente illicite de terrains à Ebrah, leur gros buisness. Ils estiment que le curé leur a fait perdre un marché de 2.500.000 que la femme venait verser effectivement. La dame ayant désisté sur les conseils avisés du curé, les jeunes demandent de leur restituer ce qu'ils ont perdu à cause de son intrusion dans leur job ».

Vivement que les esprits s'apaisent et que des compromis soient trouvés autour des ventes de terrains qui pourrissent la vie dans ce beau village d'Ebrah.

Une correspondance particulière de C.T.