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Le vendredi 4 mai 2024, le président de la République a nommé au poste de ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence de la République, l’ancien président du Sénat, Jeannot Ahoussou Kouadio, et Albert Mabri Toikeusse, ministre, conseiller à la présidence de la République, ‘’ressuscitant’’, tout bien calculé, les deux personnalités.

Jeannot Ahoussou Kouadio : une base électorale à reconquérir

Ancien Premier ministre, ancien président du Sénat… Jeannot Ahoussou Kouadio a connu successivement deux revers électoraux (conseil régional et sénat) qui l’ont conduit au fond de l’abîme. Cet homme politique de premier ordre a été ainsi désavoué par sa base. Qui plus est, l’homme faisait office de leader politique dans la région du Bélier voire en pays baoulé. Ses défaites inattendues ont sonné durant de longs mois comme la fin de sa carrière politique. Puis vint le grand jour. En effet, le 4 mai 2024 sonne pour le tout premier président du Sénat ivoirien comme un come back. Car, ses revers électoraux lui sont tombés dessus comme étant un homme vomi par sa base, les siens. En pareille circonstance, quel recours avait-il pour rebondir ? Rien, sinon attendre de nouvelles échéances électorales pour se refaire une nouvelle santé politique. Que non ! En homme politique futé, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le ramène à la surface, s’appuyant sur le passé glorieux du natif de Raviart. Ce schéma met l’ancien président du Sénat sous une pression terrible. Il doit pouvoir trouver l’alchimie nécessaire pour renouer le dialogue avec sa base, jouer le rôle qui a jusque-là été le sien depuis qu’il déposé ses valises au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). A savoir, battre campagne en pays baoulé pour les candidats du parti à la présidentielle, contribuer à l’implantation du parti, aider à la promotion des jeunes cadres à partir de conseils avisés au chef de l’Etat, etc. Et, c’est ce que le Rhdp et son président, Alassane Ouattara, attendront encore de lui avec ce retour au devant de la scène. En nommant Ahoussou Jeannot et Mabri Toikeusse, le chef de l’Etat démontre sa loyauté envers des compagnons de lutte même si à un moment donné Mabri Toikeusse est tombé dans la tentation du boycott actif et de la désobéissance civile aux heures chaudes de la présidentielle de 2020.        

Mabri Toikeusse a tout à prouver

Des tumultes ont éclaté à l’appel de l’opposition, avec comme chef de fil, le président Henri Konan Bédié (paix à son âme), invitant au boycott de la présidentielle de 2020 et à la désobéissance civile. De là est née la discorde entre Mabri et le Rhdp. Cet épisode sombre de la marche de la Côte d’Ivoire n’a pas été sans conséquence pour Albert Mabri Toikeusse, une figure de proue à la naissance du groupement politique Rhdp. Depuis lors, l’ancien président du l’Udpci qui totalisait un record de longévité au gouvernement a essuyé un déclin. Il a même demandé pardon au président Ouattara et au Rhdp. Avec sa nomination, l’on considère qu’il est de retour aux affaires, surtout en de bons termes avec ses camarades de parti. Sa nomination est le fruit de la loyauté du président Ouattara. Un homme de pardon, celui qui ne tourne pas le dos éternellement à ses compagnons de lutte. Surtout lorsqu’il a accordé son pardon. Mabri devra donc faire preuve de loyauté mais également constituer le pion sûr qu’il a été, à un moment donné, pour le Rhdp dans l’ouest montagneux. Qui plus est, en tant conseiller à la présidence de la République, il devient un des plus proches collaborateurs du président Alassane Ouattara.

In Le Jour Plus