Côte d'Ivoire /Archidiocèse de Bouaké : Mgr Paul Siméon Ahouanan repose à jamais au sein de la cathédrale sainte Thérèse
L'église catholique en Côte d'Ivoire est à nouveau frappée par le deuil. Après le décès de Monseigneur Marie Daniel Dadiet, archevêque métropolitain de Korhogo, le 2 octobre 2023, Monseigneur Paul Siméon Ahouanan, archevêque métropolitain de Bouaké vient de tirer sa révérence le 12 février 2024.
Une messe de requiem a été dite le vendredi 22 mars 2024 à la cathédrale Sainte Thérèse de l'enfant Jésus de Bouaké à la faveur du repos de son âme en présence de Monseigneur Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique en Côte d'Ivoire, des évêques et archevêques catholiques du pays, des prêtres venus de divers horizons, des religieuses, la congrégation des franciscains, les membres du gouvernement, des fidèles laïcs et de nombreux parents venus d'Akouai Agban, son village natal.
La messe a été présidée par Mgr Marcellin Kouadio, évêque du diocèse de Daloa et président de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire. Anticipée par l'office des défunts chanté par la maitrise de la cathédrale, la messe a débuté par une cérémonie de décoration qui a élevé Mgr Paul Siméon Ahouanan, officier de l'ordre national à titre posthume en raison du service rendu à la nation ivoirienne pour la recherche de la paix. Médaille de reconnaissance du président de la République, remise à la famille par le ministre de l'Intérieur le général Vagondo Diomamdé, représentant le président de la République de Côte d'Ivoire.
Dans l'homélie qu'il a proclamée, Monseigneur Boniface Ziri, évêque du diocèse d'Abengourou, s'appuyant sur l'évangile tiré de saint Jean 15, 12-17, a déclaré que « l'amour est une exigence concrète de fidélité dans les actes que tout disciple du Christ devrait suivre. C'est à partir des victimes de toutes catégories notamment des gens dont on a bafoué la dignité, ceux qui n'ont ni pouvoir, ni avoir, tant humiliés, c'est à partir de ces humains défigurés que Mgr Paul Siméon a semé l'évangile de la vie et de l'amour ».
Dans un monde où les droits des petits sont bafoués, Mgr Siméon Ahouanan nous donne la leçon, que mépriser le pauvre, le dépouiller de sa demeure et de son éducation, peut constituer une source de violence et d'instabilité pour la société toute entière. Il mettait ainsi en acte, l'hymne de Saint François d'Assise, fondateur des frères mineurs dont il fait partie : « Seigneur fais de moi un instrument de la paix. Là où il y a la haine que je mette l'amour ». En alignant l'évangile et les trésors spirituels de sa famille franciscaine, il se mettra fraternellement au service de tous ceux qu'il trouve, comme l'annonce la grande fresque du jugement dernier. Car au dernier jour, nous serons jugés sur l'amour (Mt 25 : 36-41).
Voici quelques paroles fortes de Mgr Paul Siméon qui attestent ce qui précède. Il disait souvent qu’il faut partager. Il faut faire du bien. Il savait transmettre les besoins des populations aux autorités et plaider pour le bien être de la justice. Serviteur du Seigneur, repose en Paix ». C'est par le cantique "dors mon bien aimé ton heure est terminée ", exécuté par la maitrise qu'il a conclu ses propos.
Rémy Montini Dago