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El Hadj Mamadou Traoré, un cadre de Générations et peuples solidaires (GPS) ne peut pas se taire devant des propos qui ne reflètent pas la vérité. Le pro-Soro qui a fait la prison pour ses opinions, conteste les affirmations de Amadou Coulibaly qui soutient que « depuis que le président Alassane Ouattara est au pouvoir, aucun ivoirien n’est allé en prison pour ses opinions ».

« Ce n'est pas vrai de dire qu'aucun ivoirien n'est allé en prison pour ses opinions.

J'ai suivi hier (ndlr : mercredi 12 juin 2024) en direct l'intervention du porte-parole du gouvernement dans le cadre de son compte rendu du Conseil des ministres.

Il a fait une affirmation que je voudrais contester avec la plus grande énergie.

Suite à une question qui lui a été posée au sujet du nouvel article 185 du code de procédure pénale qui fait en ce moment le buzz, il a affirmé qu'en Côte d'Ivoire, aucun ivoirien n'a été jeté en prison pour son opinion.

Je dis que cela n'est pas vrai.

Moi j'ai été jeté en prison le 14 janvier 2022 pour une opinion que j'ai émise le 12 Janvier 2022.

J'ai donné mon opinion sur la violation de l'espace aérien malien par un avion militaire français venu d'Abidjan. J'ai conclu que cela pourrait avoir pour conséquence des relations difficiles entre la Côte d'Ivoire et le Mali. Notre pays pourrait être accusé de complicité de déstabilisation du Mali.

Pour cette opinion que j'ai émise, on m'a accusé de :

1.Diffusion de fausses informations.

2.Jeter le discrédit sur les Institutions et leur fonctionnement.

3.Mettre en danger la vie des ivoiriens vivant au Mali.

4.Faire l'apologie du terrorisme.

Pour cela, on m'a condamné à un an de prison après m'avoir déclaré non coupable pour l'apologie du terrorisme.

Après huit mois de prison, j'ai bénéficié d'une grâce présidentielle.

Je me considère donc comme un prisonnier politique, comme un prisonnier d'opinion.

Je rappelle que Lovié (ndlr : chef de l’Etat) avait dit en 2010, pendant sa campagne, que lui au pouvoir, aucun ivoirien ne serait jeté en prison pour ses opinions.

Moi j'ai été jeté en prison pour mes opinions.

Dire donc qu'aucun ivoirien n'est allé en prison pour ses opinions, n'est pas vrai.

Voici pourquoi j'ai écrit un livre pour démontrer qu'en Côte d'Ivoire, il y a eu un prisonnier d'opinion.

Si la liberté d'expression existait au pays comme l'a affirmé le porte-parole du gouvernement, les Ivoiriens n'auraient pas peur aujourd'hui de s'exprimer.

Il est aujourd'hui une réalité en Côte d’Ivoire. Les ivoiriens ont peur de parler de peur d'aller en prison pour leurs opinions.

Donc, la liberté d'expression est une espèce en voie de disparition en Côte d'Ivoire ».