Agriculture / Le riz pérenne comporte des gènes de riz sauvage africain et réduit de moitié le coût de production
On estime que 670 millions de personnes seront sous-alimentées en 2030, comme l'indique le rapport de la FAO intitulé L'État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2022. Les conflits, le COVID-19, les extrêmes climatiques et les chocs économiques sont cités comme les principaux facteurs contribuant à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition.
Dans ce contexte, que font les scientifiques internationaux ? À l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation, le Dr Liu Huan, scientifique en chef de BGI Research Agriculture et responsable de BGI Bioverse, note qu'il est crucial d'améliorer les rendements des cultures clés telles que le riz. Le Dr Liu souligne trois points essentiels :
- Par rapport au riz cultivé, le riz pérenne peut réduire les coûts de production de plus de 50 %.
- Le riz pérenne comporte des gènes de riz sauvage africain, ce qui améliore sa tolérance au stress
- La zone de culture du riz pérenne comprend 18 pays tels que l'Ouganda et l'Éthiopie
Les secrets cachés du riz pérenne
Savez-vous que les variétés de riz sauvage - semblables au gingembre - développent des rhizomes, des tiges modifiées qui poussent horizontalement sous terre, comme moyen de reproduction végétative ? En revanche, le riz cultivé ne possède pas de rhizomes. Cela signifie que le riz cultivé doit être semé en fonction de la saison. En revanche, le riz pérenne peut être récolté pendant de nombreuses années puisqu'il comporte des gènes du riz sauvage et des rhizomes pour sa reproduction.
Le riz pérenne : A la recherche d'une culture plus verte et plus efficace
La culture traditionnelle du riz comprend six processus : l'achat des graines, la production des semis, le labourage, le repiquage, la gestion du champ et la récolte. Avec le riz pérenne, les agriculteurs sautent les quatre premières étapes et concentrent leurs efforts sur la gestion du champ et la récolte. La culture du riz pérenne permet non seulement de réduire considérablement les coûts de production, mais aussi d'éliminer la nécessité de labourer le champ pendant des années, ce qui réduit les apports de main-d'œuvre, d'engrais et de pesticides et renforce les qualités naturelles du sol.
Par rapport au riz cultivé, le riz pérenne peut réduire les coûts des intrants de production de plus de 50 %. Les agriculteurs peuvent potentiellement réaliser des économies de 11,40 à 13,70 dollars par acre sur la baisse des coûts de la main-d'œuvre dans la province du Yunnan, en Chine. La Chine compte 65,9 millions d'acres de terres consacrées à la riziculture. Par conséquent, la valeur sociale et économique théorique de ces économies avec deux récoltes par an est estimée à 1,5 milliard de dollars US.
Le rendement et la qualité du riz pérenne sont également plus élevés. En termes de rendement, dans la province du Yunnan, en Chine, le rendement atteint 164 kilogrammes, alors que la moyenne chinoise est de 75 kilogrammes par acre.
Le riz pérenne a une adaptabilité régionale relativement large. Le riz pérenne est cultivé dans 117 endroits en Chine, couvrant 13 grandes provinces rizicoles, et dans 17 pays à l'étranger, dont l'Ouganda, l'Éthiopie, le Laos, le Myanmar, et le Bangladesh, ce qui montre son potentiel de développement sous différents climats.
Le gène "père" africain du riz pérenne
Le riz pérenne de BGI est bien placé pour s'adapter aux conditions africaines car il comporte des gènes du riz sauvage Oryza longistaminata provenant d'Afrique, ce qui améliore la tolérance au stress. L'Académie des sciences agricoles de l'Ouganda a collaboré avec BGI pour mener des essais de recherche. Ces essais ont permis d'atteindre un rendement de près de 82 kilogrammes par acre, en une seule saison.
Le riz pérenne peut générer des rendements élevés avec une gestion moins intensive des champs. La poursuite de l'adoption du riz pérenne est potentiellement d'une grande importance pour l'approvisionnement alimentaire des pays africains. Le riz est la deuxième source de calories la plus importante en Afrique ; la demande augmente de plus de 6 % par an.
Le Dr Liu fait remarquer que BGI est prête à partager la technologie et à former, en Afrique, une équipe d’agronomes talentueux. En collaboration avec des partenaires locaux, BGI espère développer des variétés de riz pérennes mieux adaptées à l’Afrique et plus résistantes aux maladies, afin d'augmenter encore les revenus des agriculteurs.
AMA