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Les ministres des Cultes et les gardiens de la tradition jouent au sein de notre société un rôle de moralisateur public et de protection dont la contribution est à saluer par la communauté toute entière au regard du statut particulier de leader d’opinion qu’ils incarnent.
Depuis l’accession de notre pays à l’Indépendance, nous constatons des sorties dans la presse des guides religieux et les têtes couronnées sur les sujets de société notamment politique en prélude aux élections générales en général et surtout des élections locales, en particulier. Pourtant, le statut et le respect dont ils sont l’objet auprès des populations influencent et impactent le choix au sein de la communauté sans oublier les dégâts liés à la cohésion sociale, le vivre ensemble et la paix entre les populations respectives.
La création de la Chambre des Rois et des Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire a été saluée par la population au regard de la mission et du statut particulier que lui confère le décret de création de cette nouvelle Institution de la République.  Malheureusement, nous constatons avec amertume, les écarts et déviations de certains de nos guides religieux et gardiens de la tradition considérée pourtant comme nos modèles et exemples au sein de notre société.
Nos cadres et intellectuels ne sont pas étrangers à ces comportements déviationnistes constatés chez nos leaders religieux et traditionnels.
Nous constatons, en effet, que chaque leader politique est accompagné de son leader religieux et son chef traditionnel. Lors des cérémonies officielles, on observe même que certains guides religieux et chefs traditionnels sont habillés à l’effigie et aux couleurs de leur champion politique.
Les libations prononcées sonnent parfois comme des sorts ou anti-sorts à l’endroit ou à l’encontre des adversaires politiques.
A l’approche des élections générales   nous constatons que des têtes couronnées et les ministres des Cultes prennent ouvertement faits et causes pour des candidats, tenant parfois des propos dont la teneur porte atteinte à la cohésion sociale, au vivre ensemble et la paix entre les cadres et les différentes communautés.
Pour notre part, les leaders traditionnels et religieux doivent demeurer neutres au regard de leur posture. C’est ce qui pourrait justifier la création d’une telle Institution sans oublier le budget à elle alloué.
Les différentes Institutions et structures des entités en charge de l’encadrement et de la formation doivent faire le ménage en leur sein afin d’extirper de leurs rangs, les personnes de mauvaise foi.
Les intellectuels et les cadres doivent cesser d’instrumentaliser nos repères et modèles.
Ou de ternir la réputation et l’image d’un groupe social dont l’influence considérable auprès des populations sera nuisible. C’est pourquoi leur neutralité, leur impartialité et leur indépendance sont nécessaires et exigées pour l’accomplissement de leur mission au regard de l’ultime recours qu’ils constituent au sein de notre société.

ADOU  EVARISTE
Analyste politique