A quand la fin de l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques sur le continent
Depuis les indépendances de nos Etats africains et surtout après l’instauration de la démocratie, nous constatons avec amertume l’intrusion et l’instrumentalisation fréquente du politique au sein de l’appareil judiciaire à des fins personnelles ou idéologiques.
En effet, la justice est considérée comme un pouvoir auquel le politique a recours pour régler des comptes et différends avec des opposants ou des adversaires gênants, discréditant son indépendance et sa neutralité vis-à-vis des populations et renforçant les suspicions.
Pourtant, la justice devrait rassurer à travers ses actes posés au sein de la société.
La justice doit rester neutre vis-à-vis du politique car elle joue un rôle indispensable pour la moralisation de notre société.
Les partenaires au développement de nos Etats accordent du crédit aux pays dont la justice est indépendante, neutre envers le politique et qui ne reçoit pas d’injonction.
Le pouvoir exécutif passe avec l’instauration des alternances démocratiques. Un régime ne peut durer que 10 ans.
Or, la carrière d’un magistrat court sur 35 ans voir 40 ans. Il faut savoir raison garder pour ne pas être manipulé.
C’est un indicateur principal pour les Institutions internationales de ne pas prêter des fonds aux pays dont la justice est inféodée au politique.
Fort heureusement certains pays africains sortent du lot à savoir le Ghana et le Kenya qui sont des exemples en la matière.
La justice doit mettre de l’ordre et non créer le désordre au sein de la société. Notre appareil judiciaire gagnerait à redorer son image auprès de l’opinion publique. La démocratie et la justice constituent une paire indispensable pour le développement harmonieux d’un Etat. C’est pourquoi, la justice doit pleinement jouer son rôle.
Aujourd’hui sur notre continent, s’il y’a un changement anticonstitutionnel, l’Institution judiciaire a sa part de responsabilité dans ses changements car les changements des constitutions se font souvent avec le soutien des présidents des Conseils constitutionnels.
Le pouvoir de gratitude ne se manifeste pas à tout moment, il faut savoir dire la vérité à son bienfaiteur. Votre conscience doit vous interpeler à chaque manquement de votre serment. La grande muette n’est pas sourde aux soucis de la société et ce sont les remous sociaux qui attirent les coups d’Etats militaires sur le continent.
ADOU EVARISTE
ANALYSTE POLITIQUE