Royaume-Uni et UE: quel modèle de relations pour l'avenir?
They « leave ». Les Britanniques ont donc décidé de quitter l’Union européenne. Le Premier ministre David Cameron, qui avait ardemment fait campagne pour son maintien, a annoncé qu’il respecterait la décision du peuple mais laisserait la difficile tâche du retrait légal à un autre dirigeant.
David Cameron a assuré qu'il restera à la barre pour affronter la tempête des premiers mois et stabiliser la situation économique et politique du Royaume. Il démissionnera ensuite, sûrement début octobre. C'est son successeur au sein du parti conservateur qui à qui incombera la tâche d'invoquer l'article 50 du traité de Lisbonne, qui autorise un membre de l'Union européenne à se retirer, en notifiant ce souhait au Conseil européen.
Les autres dirigeants de l'UE viennent cependant de demander à Londres d'entamer cette procédure dès le Conseil de mardi prochain, pour éviter une longue période d'incertitude. Dans tous les cas, il y a peu de changements pratiques dans l'immédiat, que ce soit pour les trois millions de citoyens européens qui vivent sur les îles du royaume, comme pour les deux millions de Britanniques qui résident sur le continent.
Le Royaume-Uni continuera également à bénéficier du marché commun. Londres et Bruxelles ont en effet deux ans pour signer un accord qui définit leurs nouvelles relations. Une période qui peut être étendue, après un vote à l'unanimité des Etats membres. Et il est clair que ces négociations seront compliquées, car elles concerneront autant les échanges économiques qu'universitaires. Et c'est une situation inédite : aucun membre n'est jamais sorti de l'Union européenne.
Quel modèle pour l'avenir ?
Les Anglais déçus par l'Union européenne pourraient se retrancher sur le modèle norvégien. Le pays scandinave fait partie, avec l'Islande et le Liechtenstein, de l'Espace économique européen. Une union économique qui permet à ces Etats d'accéder au marché commun, à ses libertés de circulation des marchandises, des services et des travailleurs, mais sans participer aux décisions politiques et budgétaires de l'UE.
Ces dernières restrictions déplaisent cependant à beaucoup de Britanniques, qui voient dans ce statut un retour au rattachement à l'Europe mais sans pouvoir influencer Bruxelles ni bénéficier de ses subventions. La Norvège, riche exportateur de pétrole, peut se le permettre, mais peut-être pas le Royaume-Uni. La Suisse, quant à elle, est encore plus détachée, et négocie ses rapports économiques avec l'UE par des traités bilatéraux.
Les experts estiment que le Royaume-Uni devra se forger un modèle à part entière, pour prendre en compte les fortes relations financières de Londres avec le continent et les importants flux migratoires. Mais cela pourrait prendre des années. Le Canada, par exemple, a mis dix ans pour arriver à un accord de libre-échange avec l'Union européenne.
Rfi