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Depuis les indépendances africaines, la communauté internationale en particulier les anciennes puissances coloniales joue un rôle majeur dans la gouvernance politique sur le continent. L’influence de ces puissances s’exerce à travers le soutien ou non qu’elles accordent aux leaders politiques africains.

Ceux qui s’alignent sur leurs attentes bénéficient souvent d’un traitement favorable de la part des institutions internationales, telles que l’ONU ou les bailleurs de fonds.

Dans ce contexte, la reconnaissance internationale des élections présidentielles est devenue un élément-clé de la légitimité des dirigeants.

 Être reçu avec tous les honneurs dans les capitales occidentales, tapis rouge à l’appui, est perçu comme une validation diplomatique incontournable.

Cependant, cette influence n’a pas toujours été bénéfique.

Si la communauté internationale a contribué à la résolution de plusieurs crises politiques, elle a aussi parfois été critiquée pour son intervention tardive ou son silence face à certaines dérives autoritaires.

Les cas du Rwanda, de la crise ivoirienne ou du Printemps arabe montrent que le manque de réactivité a pu coûter cher en vies humaines et en stabilité régionale.

Aujourd’hui, il est urgent que la communauté internationale adopte une approche plus proactive. Elle dispose de nombreux leviers diplomatiques, économiques et politiques pour agir dès les premiers signes de tension. Attendre que les pays sombrent dans la violence pour intervenir n’est ni efficace ni durable.

L’équité dans le traitement des situations est également essentielle.

Traiter certains pays avec indulgence, et d’autres avec fermeté, mine la crédibilité des institutions internationales.

 Or, la démocratie, la liberté d’expression et le respect des droits humains ne doivent souffrir d’aucune exception.

En Afrique de l’Ouest, plusieurs pays s’apprêtent à organiser des scrutins présidentiels.

Les appels de l’opposition pour des élections transparentes, relayés par les médias et les réseaux sociaux, devraient alerter les partenaires internationaux.

Car prévenir les conflits, c’est éviter des dépenses colossales en maintien de la paix et mieux investir dans la santé, l’éducation ou le développement durable.

Il est temps que la communauté internationale sorte de son mutisme dans certains cas et réaffirme, par des actions concrètes et impartiales, son engagement en faveur d’une Afrique libre, démocratique et respectueuse des droits fondamentaux.

Evariste Adou

Analyste politique