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Le directeur général du Conseil hévéa-palmier explique le rôle de sa structure et évoque la procédure de fixation du prix de l’huile. Edmond Coulibaly invite les jeunes à s’intéresser au secteur d’hévéa qui a un déficit de 20.000 saigneurs.

 

Quel est le rôle du Conseil hévéa-palmier ?

Le Conseil hévéa-palmier à huile est le dernier né des conseils qui se charge de la régulation de la filière hévéa-palmier. Pour faire simple et pour utiliser l’imaginaire du football, c’est comme si vous avez à la fois la Confédération africaine de football qui définit les règles, le commissaire au match et l’arbitre qui régulent le jeu des acteurs. En utilisant cette image, il nous revient à nous de définir les conditions dans lesquelles les acteurs de la filière exerceront leur mission. Quand vous avez plusieurs intérêts qui s’entrechoquent, il faut quelqu’un pour faire en sorte que les choses soient cohérentes afin que chacun puisse tirer son épingle du jeu. Ça nous permet de canaliser le jeu des acteurs.

 

Qu’est-ce qui explique la flambée du prix de l’huile en Côte d’Ivoire ?

La Côte d’Ivoire est l’un des rares pays en Afrique qui produit suffisamment d’huile pour sa propre consommation et qui exporte un excédent. Les prix de l’huile sont fixés en regardant le marché mondial. Nous regardons les prix au jour le jour et c’est la moyenne de ces prix chaque fin de mois qui permet de fixer le prix auquel la graine est achetée au producteur. Quand vous achetez la graine au producteur, la transformation de cette graine nécessite des coûts et ensuite il y a le prix au consommateur. Sur le coût pour le consommateur, il faut dire qu’en 2021, il y a eu cette augmentation et le gouvernement a décidé de plafonner les prix pour ne pas impacter le pouvoir d’achat des populations. Le fait de plafonner le prix au consommateur plafonne le prix aux producteurs, autrement on aurait pu avoir un prix plus élevé. C’est le jeu de la régulation et c’est le gouvernement qui a décidé de plafonner le prix. Il faut reconnaître l’effort que les acteurs de la filière ont fait car plafonner les prix, c’est un manque à gagner pour les acteurs de la filière. La mission qui nous a été confiée, c’est de faire en sorte que quand il y a une baisse du coût, on puisse soutenir les producteurs.  Il faut chercher l’équilibre entre protéger les consommateurs et protéger une filière qui fait vivre plus de 2 millions de personnes. Autrement ç’aurait été la catastrophe.

    

Quelles sont vos attentes pour le Sara ?

Pour le Sara, nous sommes comblés et nous sommes ici pour expliquer à la population et aux planteurs tout le travail que nous avons abattu depuis l’installation du Conseil hévéa-palmier. Le conseil a été installé en novembre 2018, cela fait 5 ans que nous mettons en place une politique pour permettre aux acteurs de la filière de prospérer mais également permettre à la Côte d’Ivoire de répondre aux défis auxquels elle est confrontée. Le Sara est l’occasion pour nous d’expliquer les décisions prises par le gouvernement, comment par le jeu de la régulation, on a réussi à sauver la situation.  

 

Avez-vous un message pour toute la jeunesse ivoirienne ?

Tous les Ivoiriens sont sensibles à l’agriculture, ce qui nous manque aujourd’hui, c’est d’aller plus loin que de la production agricole. Il faut aller vers la transformation. Là où on attend les jeunes, c’est en matière d’innovation. Si on n’innove pas, on sera à la traîne. La filière hévéa a un déficit de 20 mille saigneurs. C’est donc un appel aux jeunes de s’intéresser un peu plus à ce secteur. C’est l’un des secteurs dans la filière le mieux rémunéré. Un saigneur gagne bien sa vie. Vous avez des structures comme le Firca qui est chargé de former les ouvriers spécialisés. J’appelle les jeunes à s’intéresser au métier de l’agriculture. Il y a des outils aujourd’hui qui permettent d’alléger le travail. On a besoin de main-d'œuvre dans le secteur de l’hévéa.

 

Comment se fera la distribution des équipements offerts par le gouvernement ?

Nous avons publié un appel à candidature et après les dépôts des dossiers, nous avons fait une première sélection. Un cabinet est allé évaluer lesdites coopératives et à l’issue de cette évaluation, nous avons retenu 14 coopératives pour le palmier, 10 pour l’hévéa et 20 coopératives pour la production de savon traditionnel. C’est un appui du gouvernement qui va aider les populations à s’autonomiser afin de régler les questions liées à la pauvreté. Si nous nous rendons compte que les équipements ne sont pas utilisés à bon escient, nous les retirerons pour les donner à une coopérative qui a envie de réussir.                                                                                                           

Interview réalisée par P.K.