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Le président du Renouveau démocratique (RD) a demandé, le vendredi 15 mars 2024, au gouvernement ivoirien de surseoir à sa politique de déguerpissement entreprise depuis quelques mois par le district autonome d’Abidjan. « Nous demandons au gouvernement d’arrêter cette opération. Il faut construire des logements sociaux pour recaser les populations impactées avant de déguerpir les gens », a lancé le président du RD, Lamoussa Djinko, au cours d’une rencontre avec la presse sur l’éducation nationale. « Nous demandons au gouvernement de fermer les yeux et de se mettre dans la peau de cet enfant dont on vient de casser l’école, de ce père de famille dont on vient de casser la maison. S’il se sent à l’aise, il pourra continuer. Si non, il faut mettre immédiatement fin à ce programme », a-t-il martelé. S’agissant de l’éducation nationale, l’homme politique n’a pas porté de gants pour donner sa position. « Le système éducatif est une plaie, une maladie. Et aucun des présidents qui se sont succédé, n’a pu soigner cette école. Le niveau a baissé et chaque année, 2 millions d’élèves ne terminent pas leurs études. L’accès à l’éducation garanti par la constitution devient un mirage », a-t-il tranché. Pour le président du RD, les difficultés de l’école se trouvent à trois niveaux. D’abord au niveau de l’enseignant qui a perdu son pouvoir d’achat et pour qui la pratique de la profession est devenue difficile. Ensuite, au niveau de l’enseigné, il soutient que l’élève a besoin d’un environnement stable pour suivre les cours, de logements, de moyens de locomotions pour se déplacer, de soins adéquats, d’infrastructures et de bourses d’études. Enfin, la troisième difficulté réside dans le système éducatif lui-même qui est dépassé et donc inefficace. « C’est le système d’entonnoir, on filtre les élèves, on continue de renvoyer. Seulement 5% des élèves arrivent à l’université. Un pays qui ne met pas l’accent sur son éducation, ne peut pas se développer. Il faut repenser le système éducatif ivoirien », a-t-il suggéré. Au Renouveau démocratique, plusieurs solutions sont proposées sauver l’école ivoirienne. Lamoussa Djinko propose notamment la suppression des examens de Cepe, d’entrée en seconde et le baccalauréat, la construction de plusieurs infrastructures scolaires et universitaires, le renforcement de la capacité des matériels didactiques, la construction de campus pour loger les étudiants, l’augmentation des salaires des enseignants, la suppression du concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration (Ena).

A.K.