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Samedi 20 février, Ce sont des cris de joie provenant de la cité des agents pénitentiaires qui ont accueilli l’annonce de la mort du célèbre prisonnier ivoirien, Yacou le chinois. Les membres de famille de ses agents qui avaient momentanément quitté leurs maisons pour se réfugier à la cité an 2000 sont revenus chez eux manifestant leur joie. En effet, la quiétude dans les environs de la maison d’arrêt et de correction a été perturbée, ce jour-là, par des tirs nourris. Le bilan fait état de 12 morts chez les détenus dont le caïd Yacou le chinois et 1 mort du côté de la garde pénitentiaire. Cet agent est décédé des suites des éclats reçus après l’explosion d’une grenade lancée par les détenus. Ce qui dénote de la violence des combats livrés, samedi, à la MACA. Pour la survenue des faits, il faut indiquer que tout est parti de l’arrestation d’un ancien locataire de la prison civile qui a tenté d’y introduire de la drogue. Alors qu’il est en liberté, cet ex-détenu, selon les informations recueillis auprès des combattants, joint au téléphone un garde pénitentiaire et il lui propose la somme de 60. 000 F Cfa afin d’accepter de faire passer de la drogue. Cet agent porte la nouvelle au régisseur avec qui ils mettent en place une stratégie pour cueillir le récidiviste. L’individu tombe dans le piège qui lui est tendu et il est conduit à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. Là-bas, il s’ensuit une altercation entre le nouveau venu et des agents. Quand il parvient à se tirer de leurs griffes, il accourt vers les bâtiments des prisonniers et appelle à l’aide. Situation que choisissent certains des détenus pour tenter de provoquer une mutinerie. Ils se munissent de pierres et passent à l’offensive, lapidant les agents dont un d’entre eux libère un tir de sommation. Il n’en fallait pas plus pour que Yacou le chinois entre en scène. A la surprise des gardes pénitentiaires et bien entendu de la grande majorité des détenus, il sort du bâtiment B, dont il est le chef, muni d’une kalachnikov, d’un pistolet automatique et d’un sac de munitions. Yacou le chinois, explique notre source, tire dans tous les chances avec la kalachnikov. Les agents pénitentiaires qui ont la vie sauve par le fait que ses tirs ne sont pas précis se planquant au sol. Pendant ce temps, le caïd de libérer les tirs. Les agents en service dans les minarets ne sont pas en reste puisqu’ils sont visés par les tirs. Les éléments de police du 23ème arrondissement appelés en renfort se sont également mis à l’abri pour échapper aux balles qui sifflaient dans la prison. Les agents pénitentiaires parviennent à profiter d’un petit temps de profit pour quitter la zone dangereuse et prévoir avec les autres frères d’armes notamment des éléments du CCDO, le plan de riposte pour contrer cette folie. Entre temps, les tirs reprennent à l’intérieur de la MACA. Une grenade dégoupillé est lancée sur les agents ayant occasionné la mort de l’un des leurs. Yacou le chinois laisse transparaître clairement sa détermination à atteindre le portail principal et sans aucun doute à l’ouvrir s’il ne fait face à aucune résistance. Un agent en service au CCDO, dont tous saluent le courage pour avoir décidé de stopper l’avancée de Yacou le chinois, et des agents pénitentiaires mettent en place une stratégie qui leur permet d’avoir accès à la prison et de prendre position à partir du côté gauche du bâtiment. Yacou qui s’était retiré dans sa chambre revient et continue de tirer. La riposte lui est fatale. Il reçoit une balle venue du côté gauche. Il se retranche dans sa chambre à coucher où les agents le trouvent mort sur son lit. Dans lequel il est emballé et transporté dans l’enceinte de la prison. Le chef tué, c’est facilement que son premier ministre, son directeur de cabinet, les membres de son gouvernement et ses gardes de corps au nombre de 11 sont interpelés et conduits à la préfecture de police. Tapé Kanon, un dangereux braqueur au service de Yacou le chinois était activement recherché. Il a été cueilli, hier, sur dénonciation, alors qu’il s’est caché dans l’égout qui passe au sous-sol du bâtiment A. Il a ouvert la dalle et il s’y est terré. Un autre membre du gouvernement de Yacou et lui ont rejoint les autres à la préfecture de police, portant ainsi à 13 le nombre des collaborateurs de Yacou qui y sont. Une kalachnikov, un pistolet automatique et des munitions ont été saisis. Un ratissage est en cours en vue d’aider à mettre la main sur les autres armes puisqu’il se raconte que ce sont 2 kalachnikovs, 2 pistolets automatiques et 2 cartons de couteaux à cran qui ont été introduits à la MACA.  Les agents pénitentiaires ne faisaient aucune difficulté à laisser transparaître un sentiment de soulagement. Ils étaient eux aussi terrorisé par ce prisonnier dont la célébrité avait dépassé les frontières de la prison civile. « Quand Yacou venait rencontrer l’ancien régisseur, ses gardes de corps écartaient violemment tous ceux qui se trouvaient là où il passait. Ses proches et lui n’avaient aucun respect pour nous. La seule chance pour les détenus, c’est que nous ne disposons pas d’armes sinon on aurait dénombré une centaine ou plus de morts. Nous pensons qu’ils sauront tirer les leçons de la mort de Yacou le chinois. Nous sommes vraiment soulagés ». L’expression d’un ras-le-bol longtemps contenu par les agents pénitentiaires.

S.B.