Côte d’Ivoire / Un microbe aspergé d’essence et brûlé vif à Cocody-Angré
Ce que l’on craignait dans le cadre de la lutte contre les méfaits des enfants en difficulté avec la loi est en train de prendre forme. Les populations excédées et exacerbées par le phénomène des « microbes » ont opté pour l’auto-défense.
D’ailleurs peut-on le leur reprocher cela même si se faire justice soi-même est également une infraction, surtout devant l’impuissance des forces régulières chargées d’éradiquer le fléau et les pertes en vies humaines et autres dégâts énormes enregistrés par les populations.
La révolte et le ras-le-bol ont rapidement pris le dessus sur l’attitude souvent incompréhensible parfois à tout le moins couarde des policiers qui, ironie du sort, ne sont pas épargnés du danger. Ils sont même pris pour cibles comme l’assassinat lâche et irresponsable du sergent Isaïe à Yopougon sable.
Le ressentiment des abidjanais s’est donc traduit en acte quand un microbe pris après une agression sur un habitant du quartier Angré Sicogi dans la commune de Cocody, a été aspergé et brûlé vif, dimanche soir près du commissariat du 22ème arrondissement de police.
Lundi matin la police découvre un corps non seulement calciné, mais qui a subi toute sorte de traitement horrible.
La veille, aux environs de 22 heures selon les témoignages, l'individu dont l'identité n'a pas été précisée, se trouvait en train d'agresser deux personnes à l'arme blanche. Une alerte lancée par les victimes a alors permis aux habitants de l'embusquer.
De là, les choses sont allées très vite avec une foule surexcitée. L'agresseur avoisinant la vingtaine a été copieusement tabassé avant d'être aspergé d'essence puis enflammé.
En face des faits traduisant véritablement la haine pour ces nouveaux types de délinquants, se réjouissaient encore lundi matin des passants près du corps sans vie qui fumait : « Tous les microbes (ndlr:bandits) doivent subir ce sort ».
Les éléments de la Police qui ont effectué des constations, sont repartis avec un corps littéralement calciné. Du sang coagulé restait visible sur le sol en milieu de journée.
Pendant combien de temps encore, va-t-on assister à ce genre de scène ? Pourquoi les autorités sécuritaires ne parviennent-elles toujours pas à vaincre ce phénomène assimilé aujourd’hui à une démission totale ? Vivement que les choses bougent.
A.K.