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Située à mi-chemin de Yamoussoukro et Bouaké, la commune de Tiébissou entend « rivaliser », à travers des actions de développement, avec ces grandes métropoles. Pour y parvenir, l’équipe municipale conduite par N’Dri Germain se donne les moyens. Dont le bitumage des voies, la construction de centres commerciaux, l’installation d’établissements financiers ponctués par la construction envisagée d’une usine de transformation de noix de cajou sont les actes précurseurs. N’Dri Germain en dit davantage au cours de cet entretien.

Quelles étaient vos priorités lorsque vous accédiez à la tête de la commune de Tiébissou ?

Lorsque nous avions été désignés pour présider les destinées de notre commune, notre slogan était « Agir pour le développement », c'est-à-dire, faire tout pour aller à la recherche de mieux être, de ce que nous n’avons pas chez nous pour que les populations en bénéficient. Et, c’est ce que nous avions fait. Nous sommes aujourd’hui, à près de cinq ans et la priorité pour nous, c’était de rendre notre ville assez fréquentable. Nous avions approché des partenaires, des Européens, des Espagnols qui sont venus dans un premier temps nous aider à vacciner les enfants pour leur donner la vie. Nous avions pensé à la jeunesse en approchant le ministère de la Jeunesse et des Sports, à qui je dis merci, qui nous a programmés pour nous aider à construire un stade de dimension internationale qui pourra abriter des matches du championnat national et des matches internationaux. A ce jour donc, nous disposons d’un grand stade qui peut même accueillir le championnat national de football. Nous avons construit des écoles dans les villages de la commune, nous avons construit des centres de santé, nous avons construit des cantines. Je peux dire aujourd’hui, que nous sommes à une phase où nous voulons permettre à la population de se prendre en charge.

Aviez-vous mené des actions afin de voir votre ville être dotée de certaines infrastructures. Dont elle ne dispose plus, notamment les grandes surfaces et établissements financiers ?

Nous avons approché la société CDCI Sococé pour nous installer un super marché à Tiébissou. Qui pourrait permettre à la population de pouvoir faire les achats sur place. Tous les fonctionnaires de Tiébissou vont à Yamoussoukro ou à Bouaké pour pouvoir se ravitailler, même pour acheter un yaourt. Nous avons trouvé cela anormal et, aujourd’hui, avec nos relations, nous allons pouvoir bénéficier d’un centre commercial, d’un super marché pour pouvoir permettre à la population de rester sur place. Tiébissou est une vieille ville qui a été créée depuis mathusalem, érigée en commune en 1984, où il n’y avait pas de banque. Cette structure vient avec une banque parce qu’elle estime qu’un fonctionnaire, lorsqu’il touche son argent sur place, peut procéder à des achats dans le super marché. Nous avons permis à un opérateur économique, Ali Sabbraoui, de construire un centre commercial avec une station essence qui vont être inaugurés dans peu de temps. Nous avons également permis à la société shell d’ouvrir une station essence et de permettre à la fois à la population de disposer d’un mini market. Ceci a permis à la ville d’accueillir du monde, les week-end, pour ceux qui viennent faire des levées de corps. Je pense que le minimum se trouve, aujourd’hui, à Tiébissou et, avec l’aide de Dieu, nous allons lancer, le 3 février prochain, les travaux de construction d’une usine de noix de cajou d’une transformation annuelle de 10. 000 tonnes. L’opérateur promet recruter au moins 400 jeunes, c’est une semi-industrielle, pour y travailler en permanence. Nous sommes allés un peu plus loin, en Afrique du Sud, rencontrer des fermiers et des agriculteurs sud africains. Il s’agissait pour nous, de mettre en valeur nos terres, des terres qui « dorment » depuis longtemps, on ne fait que des ignames, de la banane, du manioc. Nous avions estimé qu’il faille approcher des personnes pour venir nous aider à les mettre en valeur. C’est ainsi que ce groupe sud africain a décidé de venir injecter de l’argent pour l’importante somme de 240 milliards de francs Cfa pour faire des plantations, pour faire de l’élevage pour aider nos parents à pouvoir se développer. Ce n’est pas fini, nous continuons d’aller à la recherche du mieux être pour nos parents. Beaucoup de choses sont encore en vue, dans peu de temps. Je voudrais parler de deux autres opérateurs économiques qui viennent mettre en place, deux établissements financiers, notamment les sièges de Money gram et Western union. Ceux-ci sont venus nous voir en vue de s’installer à Tiébissou, le site est prêt, ils n’attendent que les derniers documents du ministère de la Construction pour pouvoir s’installer. C’est tout un programme que nous exécutons. Je voudrais mettre à profit l’occasion pour remercier mes collaborateurs, les membres du conseil municipal, les adjoints au maire qui, tous les jours, se mettent au travail, vont à la recherche de mieux-être pour permettre à la cité et à sa population de retrouver le sourire.

Le développement ne peut se réaliser qu’avec des routes en bon état. Quelle est la situation à Tiébissou ?

De ce point de vue, les choses se passent bien. Nous avons  la promesse ferme du chef de l’Etat de nous donner du bitume. La route Tiébissou-Didiévi est en voie de bitumage. C’est pratiquement terminé avec un rond point qui a été prévu au centre ville. Les rues de la ville qui sont en voie d’être bitumées pour 5 kms au total. L’autoroute Tiébissou-Yamoussoukro, les travaux ont démarré, nous allons bénéficier de 5 autres kms, ce qui nous fera dix kilomètres pour la ville. Nous avons aussi la route Tiébissou –Sakassou qui est en étude pour être bitumée. Vous voyez que la chance nous sourit. C’est Dieu qui a la main sur nous et qui nous permet d’avancer. Je disais à un de vos confrères que quand on est maire, le budget qu’on vous donne, à Tiébissou, le budget est de 40 millions. Vous ne pouvez pas construire deux écoles avec. On vous demande d’aller à la recherche du mieux être, aller voir vos contacts, voir vos frères et sœurs  qui peuvent vous aider. C’est ce que nous faisons en allant voir quelques personnes, quelques structures pour nous aider à pouvoir construire notre ville. Dans peu de temps, toujours avec l’aide de Dieu, Tiébissou va pouvoir rivaliser avec des villes comme Yamoussoukro, Bouaké. Parce que Tiébissou, c’est une ville avec une population de plus de 100. 000 habitants. Tiébissou a trois sous- préfectures qui sont Molonou, Lomokankro et Yakpabo Sakassou. Ces sous-préfectures, de par le développement observé de la commune, vont elles-aussi connaître le développement. Notre tâche est ardue mais nous parvenons à faire avancer les choses.

Pour 2018, quels sont les vœux que vous souhaiteriez partager avec vos populations ?

Je voudrais partager avec cette belle population de Tiébissou, les vœux de santé, les vœux que Tiébissou retrouve son allure d’antan. A l’époque, Tiébissou avait des stations d’essence, une chaîne avion, une chaîne pac. Tout cela a malheureusement disparu et, aujourd’hui, Tiébissou est en train de revenir. Je voudrais dire à la population, aux cadres, aux femmes, aux jeunes de nous faire confiance. Que Dieu veille sur nous, que Dieu veille sur la ville.

Quelles sont vos attentes ?

Je demande aux cadres ressortissants de Tiébissou de venir construire. Aujourd’hui, avec l’usine qui vient s’installer, avec le super marché, avec ce que nous sommes en train de faire, les gens auront besoin de logements. Il faut donc construire pour que ceux qui arrivent puissent avoir à se loger. Nous sommes à 30 kms de Yamoussoukro. Avec l’autoroute, des gens de Yamoussoukro pourront dormir à Tiébissou. A Tiébissou, vous avez, aujourd’hui, des hôtels de qualité dont de 4 étoiles, ce qui n’y avait jamais existé. Ceci relève tout simplement d’une question de confiance. Tiébissou est redevenue une ville fréquentable, une ville où on peut passer un week-end, faire du tourisme avec la danse goly, avec les tisserands de Bomizambo, Condèyaokro, avec tout ce que nous avons comme atout pour le tourisme.

Interview réalisée par SB.