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L’ex-portier de l’Africa Sport et des Eléphants de Côte d’Ivoire revient sur sa carrière.

Comment êtes-vous arrivé à Gagnoa ?

J’ai fait Gagnoa de 86 à 88 et l’Africa Sport de 89 à 95. J’ai débuté mes études primaires au village et après je suis venu les terminer à Gagnoa.  Je fréquentais l’école Bahio 2. C’est là que j’ai intégré l’équipe de l’établissement où nous participions aux tournois Oissu. A cette époque, nous avons remporté plusieurs trophées dans les compétitions de l’Oissu. En 83 et 84 j’ai été orienté à Daloa où j’ai eu mon entrée en 6ème. En 85, avec le Collège d’enseignement général (Ceg), nous avons remporté la finale nationale de l’Oissu. Cette même année, je suis allé faire mon essai au Sporting de Gagnoa. Et j’ai commencé en tant que gardien de but en D2.

Pourquoi avez-vous choisi le poste de gardien ?

Depuis le village, j’étais gardien de but. Il y avait des frères ainés qui jouaient, ce sont eux qui m’ont inspiré. J’avais un cousin qui se nomme Sery Zamo à qui j’ai voulu ressembler. Dans les années qui ont suivi, j’ai pris sa place dans l’équipe du village.

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage à Gagnoa ?

C’est Gagnoa qui m’a révélé au monde du football ivoirien. Au départ, c’était difficile mais c’est mon professeur d’Epreuves physiques sportives qui m’a aidé. Je profite de cette lucarne pour lui rendre  hommage. Il croyait en mes qualités et il m’a donné le sens de la haute compétition. C’est grâce à lui que même étant à Gagnoa j’ai été appelé à l’équipe nationale. C’était la joie totale dans ma famille.

Comment êtes-vous arrivé après à l’Africa Sport ?

Les choses se sont passées entre les dirigeants. J’arrive à l’Africa et je trouve un aîné du nom Zagoli Golié que je respecte beaucoup. Avec lui j’ai appris beaucoup. C’est à l’Africa que j’ai réellement compris qu’au football, il fallait travailler pour arriver au haut niveau. C’était vraiment la haute concurrence.

Que retenez-vous de Simplice Zinsou ?

Il était un homme ‘’fou’’ du football. Il mettait tout en œuvre pour que les joueurs soient dans de bonnes conditions. Simplice était en avance sur son temps. Je lui rends aussi un vibrant hommage pour tout le service rendu au football ivoirien.

Vous étiez fougueux sur le terrain ?

J’étais très calme dans les perches. Mon rôle c’était de bien placer mes défenseurs afin de ne pas prendre de buts. J’étais beaucoup concentré. Parce que pour le gardien de but, la moindre erreur ne pardonne pas.

 Y a-t-il un match qui a retenu votre attention ?

Oui. Je me rappelle un match que nous avons disputé face à l’Asec en 1992. C’était un match à feu. Ce jour-là, l’Asec nous a dominés de bout en bout. Mais à la fin du match, nous avons marqué un dernier but qui a fait couler l’Asec et l’Afrca a gagné le match.

Vous avez été accusé d’avoir vendu d’un match Asec-Africa. Que répondez-vous ?

Soyons sérieux. Comment je peux vendre un match. Et d’ailleurs à combien ? Est-ce que cela peut assurer ma vie. Ma profession, c’était le football. On peut avoir des pots de vin mais on ne peut jamais vendre un match. Je n’ai jamais eu de propositions pour vendre un match. Comme d’habitude, je suis allé jouer mon match et nous avons été battus.  Que les gens arrêtent de dire n’importe quoi. Les dirigeants de l’Africa me connaissent très bien. A l’époque tant que Zinsou ne me fait pas appel, je ne vais jamais dans son bureau. Malgré ces accusations, j’ai continué de jouer à l’Africa et j’ai même remporté plusieurs trophées

Quels souvenirs gardez-vous de l’Africa ?

J’ai eu de très bons souvenirs à l’Africa. Nous avons remporté les trophées de la coupe des vainqueurs de clubs et la super coupe en 1993 avec Maguy Serge Alain, Beugré Yago, Hamed Ouattara. C’était vraiment un moment inoubliable.

Racontez-nous votre premier jour sélection ?

Mon premier jour avec la sélection, j’étais trop heureux. J’ai joué trois coupes d’Afrique avec la sélection nationale (90, 94, 96). Il y avait de grands noms dans l’équipe. Ce sont des moments qu’on ne peut pas oublier.

Quel est l’attaquant qui vous a le plus fatigué ?

Abdoulaye Traoré. C’était un attaquant redoutable. Il m’a beaucoup fatigué dans les perches. Je peux citer aussi Kassi Kouadio Lucien.

Et au niveau l’internationale ?

C’est l’actuel président de la Fédération zambienne de football, Kalusha Bwalya.

Que devient aujourd’hui Obou Macaire ?

Je suis dans la vie civile. Je ne me plains pas.

Quel est votre regard sur la crise qui secoue la Fif ?

Je veux que tous les acteurs du football ivoirien trouvent un terrain d’entente. Les nombreuses palabres ne peuvent pas nous faire avancer. Si cette histoire continue, notre football va dégringoler et pour revenir à son meilleur niveau, ce sera très difficile.

Interview réalisée par

A. Z.