Côte d’Ivoire / Direction générale des impôts : 61 caissiers et 3 receveurs suspendus
Un grand vent souffle, ces temps-ci, sur les Impôts ivoiriens. La direction générale, ayant constaté des actes de manquement a décidé de sévir. Et, le vent qui souffle, aujourd’hui fait des victimes et tout naturellement des vagues matérialisées par l’appel du Syndicat libre des agents des impôts (SILAI) à la mobilisation des agents en vue d’une grève pour tenter de stopper ce vent. Dont le paradoxe provient du fait qu’en même temps qu’il suscite pleurs, tristesse et laisse planer un sentiment de deuil aux impôts, il est fort applaudi par les agents qui ont compris l’enjeu de la mission de cette régie financière. En effet, l’Etat de Côte d’Ivoire, est résolument au travail. Toute chose qui nécessite la mobilisation des ressources dans les règles de l’art. Or, de sources sûres, les agents qui écopent, aujourd’hui des sanctions de suspension, seraient impliqués dans des cas de malversation. A la direction générale des Impôts, il se trouve que des agents, à différents niveaux de la chaîne, ont tout simplement choisi de se faire plutôt plein les poches. Au détriment de la caisse de l’Etat. De graves indices ont attiré l’attention des autorités qui y ont dépêché une équipe de contrôleurs pour s’enquérir de l’état des lieux. « Cette équipe d’experts est venue du Trésor avec leurs appareils sophistiqués ». C’est ainsi qu’on les présente dans certains couloirs de la Tour E. Ces ont exécuté la mission qui leur a été assignée et relevé des malversations à couper le souffle. Ce sont plusieurs milliards empochés par des agents indélicats à partir de procédés frauduleux. A l’issue donc de cette mission, le directeur général des Impôts, Ouattara Sié Abou, a entamé la marche vers l’assainissement dans bien de directions, recettes et autres services de cette régie financière. Pour lui, il y a lieu de faire la lumière sur les différentes responsabilités dans la survenue de ces malversations. C’est ainsi que par décision n° 0585 du 15 février 2018 portant suspension de fonction de caissier à la Direction générale des impôts, il a décidé ce qui suit : « Les agents dont les noms suivent, exerçant en qualité de caissier dans les recettes des impôts, sont suspendus de leurs fonctions à titre de mesures conservatoires jusqu’à nouvel ordre et sans préjudice des sanctions disciplinaires et pécuniaires prévues par la législation en vigueur ». Ils sont au nombre de 61 caissiers. 9 d’entre eux exerçaient avant la mesure à la direction régionale d’Abidjan Nord 1 ; 3 à la direction régionale d’Abidjan Nord 2 ; 7 à la direction régionale d’Abidjan Nord 3 quand 4 et 7 proviennent respectivement des directions régionales d’Abidjan Nord 4 et 5. Pour ce qui relève des directions régionales d’Abidjan Sud, 7 caissiers sont du Sud 1 et également 7 du Sud 2. Concernant les directions régionales de l’intérieur du pays, Aboisso se tire avec le gros lot de suspendus. Ils sont au nombre de 6. Suivent Daloa et San Pedro avec 2 caissiers dans chacune de ces directions régionales. La direction régionale de Bouaké et Cme Abidjan Sud ferment la liste avec 1 agent. Ces mesures s’étendent aussi aux receveurs. Le receveur de la recette de l’impôt foncier de la Riviera 2, Hien Erie Justine, le receveur des impôts divers de Bouaké 2, Goh Madison Armand Joël et celui de la recette des impôts divers de Daloa 1, Gbogbo Henri, ont été suspendus de leurs fonctions à titre de mesures conservatoires jusqu’à nouvel ordre et sans préjudice des sanctions disciplinaires et pécuniaires prévues par la législation en vigueur. Par décision n° 0589 du 15 février 2018 portant suspension de fonction de receveur à la Direction générale des impôts. Ces mesures se poursuivent et elles empruntent l’échelle selon les différents niveaux de responsabilités occupés alors par les agents concernés. Dans l’attente de la publication probable d’autres listes, il s’agit pour la direction générale des Impôts tout simplement de mettre de l’ordre dans « cette maison où des pratiques mafieuses sont en train de plomber les recettes de l’Etat». Bonne gouvernance oblige.
S. B.