Côte d’Ivoire / Travail décent : L’Oit exhorte à prioriser l’extension de la couverture de la protection sociale
Procéder à une analyse multisectorielle et opérationnelle des opportunités nationales d’extension inclusive de la protection sociale (Cmu & Rsti) aux travailleurs et travailleuses de l’économie informelle. Voici l’objectif principal visé par l’Organisation internationale du travail (Oit), en organisant un atelier de formation sur deux jours (les 8 et 9 décembre 2022), à Grand-Bassam, avec les autorités et partenaires potentiels du secteur informel.
L’atelier s’est tenu autour du thème, « dialogue social sur l’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle et rurale en Côte d’Ivoire ». En effet, l’extension de la couverture de la protection sociale est une priorité des plans nationaux de développement économique et social. Et cette priorité a récemment été réitérée par les mandants africains de l’Oit lors de l’adoption de la ‘’Déclaration d’Abidjan : Vers plus de justice sociale : façonner l’avenir du travail en Afrique », en décembre 2019. Alors qu’en Côte d’Ivoire, la protection sociale a été pendant longtemps, orientée vers la couverture des travailleurs salariés du secteur public et privé à travers un régime général de sécurité sociale pour les travailleurs salariés du secteur privé géré par la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps). Un régime de sécurité sociale des fonctionnaires et agents de l’Etat géré par la Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (Cgrae) et un régime d’assurance maladie des fonctionnaires géré par la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Mugefci).
Par contre, les travailleurs de l’économie informelle et rurale, soit plus de 70% de la population active, s’en trouvent ainsi exclus des régimes légaux de sécurité sociale. Face à cela, Frédéric Lapeyre, directeur pays du Bureau international du travail (Bit), et son équipe multiplient les sessions de formations et de sensibilisation des travailleurs et travailleuses sur les avantages de la sécurité sociale. Le directeur pays du Bit exhorte donc les autorités et populations à y mettre des leurs. Selon lui, la question du financement de la protection sociale est centrale, face à l’ampleur du déficit de financement de la protection sociale (527 milliards de dollars en 2019, soit 328.927.208.100.000,00 FCFA pour les pays en développement) qui s’est accru de 30% au cours de la crise de la Covid-19.
Satisfait du projet, Félix Kouassi, représentant Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la protection sociale, a informé que le gouvernement ivoirien a pris deux initiatives majeures au cours de ces dernières années à savoir la Cmu et la création d’un Régime social des travailleurs indépendants (Rsti). Ces deux mécanismes novateurs devraient permettre à terme, l’extension de la protection sociale à plus de 10 millions de travailleurs indépendants. Pour lui, c’est une opportunité de promouvoir toutes les offres de service en matière de protection sociale mises en place par le pays pour l’amélioration des conditions de vie des populations et, notamment les couches sociales les plus défavorisées.
A. C.