Côte d’Ivoire / RTI : Brahima Doumbia, le nouveau médiateur prend fonction
La Radiodiffusion télévision ivoirienne (Rti) a un nouveau Médiateur de l’information et des programmes. Il s’agit du journaliste Brahima Doumbia, ancien directeur de Rti-Bouaké. Il remplace à ce poste, Koné Ibrahim qui fut d’ailleurs son formateur.
En effet, le Médiateur de la Rti sert d’interface entre le public (auditeurs et téléspectateurs) et la Rti, il est à l’écoute du public et fait droit à son droit à l’information. Le Médiateur assure une mission de service public, maintient la confiance en favorisant l’interactivité Rti / auditeurs-téléspectateurs et donne de la visibilité aux questionnements et aux critiques du public. En tant qu’observateur indépendant, il représente la Rti auprès du public et celui-ci auprès de la Rti. Il est une instance de recours lorsqu’un auditeur ou un téléspectateur n’est pas satisfait d’une réparation ou d’une réponse. En fait, il a un rôle de veille et d’alerte auprès du service juridique pour les cas pouvant entraîner des poursuites devant les tribunaux.
Depuis le lundi 2 décembre 2024, le nouveau Médiateur a pris ses fonctions. Brahima Doumbia mesure l’ampleur de la tâche qui l’attend. « Dans un premier temps, nous allons faire l’état des lieux. Nos prédécesseurs ont laissé des acquis mais on peut partir de ces acquis pour apporter des innovations. Moi-même étant de la maison, je me suis rendu compte que la médiation de la Rti n’était pas assez connue donc ça va être l'un de nos chantiers. Faire connaître à la fois aux agents de la RTI qui sont dans les secteurs de l'information et des programmes et aussi au public. Leur dire désormais que vous avez une tribune, vous avez un espace où vous pouvez vous plaindre puisque nous faisons la radio et la télé pour les spectateurs et les auditeurs. C’est à leur service que nous sommes et la RTI est un média de service public. Il est très important qu’on puisse les écouter pour essayer d'améliorer ce que nous faisons », dévoile-t-il.
« Nous ferons tout pour être performants à apporter des innovations, à donner plus d'intérêts à la fonction de Médiateur pour que nos téléspectateurs et nos auditeurs continuent l'aventure avec nous. Parce que nous sommes dans un monde concurrentiel », poursuit-il.
Si la médiation est un espace où les agents aussi bien que les téléspectateurs et les auditeurs peuvent apporter leur plainte afin de trouver des solutions, le Médiateur dispose du pouvoir d’anticipation. « Le médiateur, dans ses attributions, peut s’autosaisir. De plus, il n'est pas le représentant des pouvoirs publics et il n'est pas l'œil du gouvernement. Le médiateur n'est pas un policier, il n’est pas un gendarme. Il n'est pas un contrôleur, il n'est pas un censeur. Le médiateur n'intervient pas dans la ligne éditoriale », précise Brahima Doumbia. Qui considère la fonction comme « un challenge pour vous. Nos responsables de la Rti ont bien voulu nous confier cette mission, nous ferons tout pour l’accomplir comme il faut avec devoir. Nous allons faire en sorte que les téléspectateurs et les auditeurs puissent vraiment être toujours avec nous dans cette aventure », a confié le nouveau Médiateur.
Les attentes du Conseil d’administration
Pour le Conseil d’administration de la Rti dirigée par Lazare Aka Saye, « le Médiateur de la Rti est un partenaire stratégique dont le rôle est de nous aider à améliorer l'image de l’entreprise ». Permettre à la Rti de répondre exactement aux attentes de son public en assurant ses trois fonctions essentielles : informer, divertir et éduquer. « C’est pour eux que la Rti existe », explique-t-il.
« Nous sommes censés éduquer les populations mais elles ont aussi le droit de nous dire ce qui ne va pas d’où l’importance du rôle du médiateur. Et à travers leur retour, cela nous permet de nous ajuster parce que elles peuvent avoir raison comme ne pas avoir raison. Le médiateur est là comme un arbitre pour réguler cette relation entre le public et la Rti. Et nous-mêmes en tant qu’entités, la direction générale et le conseil d’administration, on peut avoir besoin de lui parce qu’on peut aussi avoir des insuffisances dans la façon dont nous gérons la gouvernance de la Rti. On peut avoir aussi les retours de ce côté-là aussi et ça peut nous aider à savoir que nous avons oublié de travailler dans le sens de notre public », fait savoir le Pca de la Rti. Qui a insisté sur la nécessité de faire connaître le Médiateur au public.
« L’un des axes importants sur lesquels son action doit porter, c’est travailler à faire connaître la médiation par le public. Plus le public saura ce que fait le médiateur, mieux il se sentira à l’aise pour dialoguer avec lui. Ils ont des choses à dire sur la Rti mais ils ne savent pas à qui s’adresser. Cela a été souligné par l'expert qu'on a recruté pour étudier la réforme de la médiation », a-t-il indiqué. D’ailleurs, le Pca de la Rti invite les téléspectateurs et les auditeurs à s’intéresser à la Rti.
« C'est leur affaire, ils ont le droit d'avoir des exigences qui s'imposeront à nous si elles sont justifiées. C’est pour leur dire d'être à l'aise, que désormais, ils ont un interlocuteur. Il s'appelle le médiateur de la Rti », a souligné Lazare Aka Saye. Le Médiateur de la Rti, selon le Pca, est « une entité à part qui est différente de la Rti, et du conseil d’administration. Il a une neutralité absolue. Il n'est pas l'avocat de la Rti ».
A.K.