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La filière cola dont la Côte d’Ivoire est le premier pays producteur et exportateur connait en ce moment une crise sans précédent. Depuis plusieurs années, le pays s’est hissé en tête du peloton des pays producteurs et exportateurs mais un dysfonctionnement lié à une mauvaise gestion semble clouer cette culture de rente au point de faire perdre à la Côte d’Ivoire ce rang.

Le secrétaire général de l’inter-cola Magloire Abongny, au cours d’une conférence de presse qu’il a animée en présence de plusieurs autres acteurs de la filière, mardi 5 mai 2020, a dénoncé les nombreuses manœuvres malsaines qui pullulent dans le milieu du cola en Côte d’Ivoire et ce, du fait du ‘‘président du conseil d’administration et certains de ses collaborateurs’’.

« Il y a une mauvaise gestion, on n’applique pas les textes. Les textes ne sont pas en phase et ce qui est plus grave, en dehors de ce dysfonctionnement, il y a des circulaires qui sont prises qui défavorisent les opérateurs de la filière cola. Cette crise au sein de l’inter-cola vient mettre à mal le statut de premier pays producteur et exportateur de cola de la Côte d’Ivoire, au regard des difficultés que nous traversons. Selon des indiscrétions, des acteurs de la filière seraient en train de se déployer dans d’autres pays tels que la Guinée pour y mener tranquillement l’activité. Nous voulons que l’inter-cola soit une organisation forte pour le mieux-être des acteurs de la filière. Malheureusement, compte tenu de ce que certaines personnes ont pris en otage le secteur et qui ne sont pas de véritables acteurs, cela nous pose un problème et en complicité avec certains membres des administrations. Ce qui ne va pas nous arranger », a dénoncé M. Abongny.

Le SG de Inter-cola a fait savoir que malgré la reconnaissance de l’Etat par un décret, des membres de l’administration publique, notamment la douane, interfèrent dans la crise que vit inter-cola. Ce qui rend encore plus complexe la gestion de cette crise et cela, au détriment des acteurs.  

« Il y a eu un décret présidentiel de reconnaissance de l’existence d’une structure qui regroupe les acteurs de la filière cola en Côte d’Ivoire nommée Inter-cola. Ensuite, les circulaires qui nous posent problèmes, ce sont les circulaires qui ont été prises par la douane, notamment, la direction générale de la douane. Il s’agit des circulaires 2074 en son point 2 qui dit que ‘les agents de Inter-cola doivent absolument assister au chargement. Pourtant l’administration de inter-cola connait des difficultés. Et connaissant les difficultés, on ne peut pas comprendre que ceux-là mêmes qui posent des difficultés au fonctionnement aillent les voir pour leur demander de signer des circulaires invitant inter-cola à assister aux chargements. Deuxièmement, les responsables de l’inter-cola envoient un courrier pour signifier que seulement trois coopératives en Côte d’Ivoire ont l’exclusivité de l’exportation en Côte d’Ivoire. Or le commerce est libéral. A aucun moment, ils n’ont lancé d’appel pour dire que ceux qui veulent être exportateur, de constituer leur dossier, donc cela pose problème. C’est compte tenu du diktat que veut instaurer le président du conseil d’administration Abdoulaye Diarrassouba dit Abou Cola de concert avec la douane qu’il y a un blocus. Il n’y a que 4 personnes qui prennent en otage la filière en entrant dans des bureaux soudoyant des hauts cadres de l’administration. Inter-cola regroupe 3 grandes structures à savoir, le collège des producteurs, le collège des transformateurs et le collège des exportateurs. Si rien n’est fait pour sauver la filière, surtout en cette période de coronavirus et si nos opérateurs se déportent dans d’autres pays, ça va être la catastrophe au plan économique », a-t-il prévenu.

Pour finir, il a demandé au gouvernement de s’impliquer dans la gestion de cette crise qui fait souffrir les acteurs de la filière.

H.D.