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La 2 édition du Salon du capital humain s'est ouverte ce jeudi 13 mars 2025 à Abidjan, sous le thème : "Santé et sécurité psychologiques au travail". Ce salon qui se déroule sur deux jours, réunit des dirigeants d'entreprises, des professionnels des ressources humaines, des experts en santé mentale, des assureurs, des ONG ainsi que des coaches en bien-être. Objectif : promouvoir une culture organisationnelle axée sur le bien-être et la prévention des troubles psychologiques en milieu professionnel.

A l'ouverture, la promotrice, Akissi Yobouet, a mis en avant l'urgence d'une reconnaissance officielle des maladies mentales en Côte d'Ivoire.

« Les entreprises ne prennent pas en charge la maladie mentale et elle n’est pas officiellement reconnue. Il est temps de changer cette réalité pour protéger les employés contre la souffrance au travail », a-t-elle plaidé.

La conférence inaugurale a été marquée par l'intervention du professeur Médard Asseman Koua, directeur du Programme national de santé mentale. Il a mis en lumière l'importance de la santé mentale en milieu professionnel.

« La santé mentale est le premier outil de travail de l'être humain. Investir dans la santé mentale n'est pas une option, c'est une obligation », a-t-il martelé devant un auditoire attentif.

Le professeur Asseman Koua a également appelé les entreprises et les institutions à intégrer pleinement la gestion du stress et des troubles psychologiques dans leurs politiques internes. Selon lui, la précarité psychologique des travailleurs constitue un véritable frein à la productivité et au développement durable des entreprises.

Le commissaire général du salon, Pierre Kouamé, a pour sa part, insisté sur la nécessité d’un cadre législatif renforcé pour garantir une meilleure prise en charge des troubles psychologiques des travailleurs.

« Nous devons engager toutes les parties prenantes pour un plaidoyer consensuel en faveur du bien-être des travailleurs et de l'élaboration d'une réglementation adaptée », a-t-il souligné.

Le parrain de cette édition, le président de la Cour de cassation, Yua Koffi, a rappelé que la maladie psychique touche tous les secteurs de la société et a des répercussions graves sur la santé physique.

« En milieu professionnel, elle devient un véritable frein à la promotion du travail et du travailleur », a-t-il prévenu, appelant à des mesures concrètes pour favoriser une reconnaissance effective des pathologies psychiques dans le droit du travail ivoirien.

La représentante du ministre de la Santé, de l'hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Dr Aminata Coulibaly Koné Soltié, a salué l'initiative du salon, qu'elle a qualifiée de "porteuse de progrès pour la Côte d'Ivoire". Elle a rappelé que le gouvernement a mis en place un Plan stratégique national de santé mentale 2023-2025, avec un accent particulier sur la prise en charge des travailleurs.

En 2023, une sous-direction chargée de la santé mentale et du stress au travail a été créée, visant à accompagner les entreprises dans l’adoption de politiques adaptées. « Nous avons également élaboré des directives nationales en 2024, en collaboration avec l’OMS et l’OIT, pour assurer un encadrement efficace de la santé mentale au travail », a-t-elle précisé.

Le Salon du capital humain propose durant ces deux jours des stands d'exposition, des conférences et des panels animés par des experts. Un livre blanc, synthétisant les recommandations issues des différentes discussions, sera remis aux autorités à l'issue de cette édition 2025.