Côte d’Ivoire / Les hôpitaux réquisitionnés pour le congrès du RHDP: Où est donc passée l’impartialité de l’Etat ?
A l’occasion du congrès ordinaire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti au pouvoir, les 21 et 22 juin 2025, le directeur de cabinet du ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle a adressé un courrier aux directeurs régionaux et départementaux de la Santé pour leur demander de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de mettre en alerte tous les hôpitaux de référence, pour l’accueil éventuel des cas nécessitant une prise en charge rapide ».
Ce courrier du directeur de Cabinet du ministère de la Santé, daté du 5 juin 2025, soulève une question grave sur la neutralité de notre administration. On y lit que des dispositions officielles sont prises, à travers une note circulaire, pour dit-on, mobiliser les hôpitaux publics afin d’assurer la couverture médicale du congrès politique du RHDP, prévu les 21 et 22 juin 2025.
Mais alors, où était cette même diligence administrative pour les deux congrès du PDCI-RDA ? Celui du PPA-CI ou du COJEP ?
Pourtant, il s’agit aussi de partis politiques légalement reconnus dont les militants sont également des citoyens ivoiriens.
Tout cela donne une image déplorable d’une administration publique qui agit non plus au service de la nation mais au service d’un parti politique. Les vies humaines du RHDP sont-elles plus importantes que les vies humaines des autres Ivoiriens ? Est-ce qu'on met les hôpitaux autant en alerte pour les Ivoiriens lambda qui n'ont aucun parti politique ?
Est-ce cela la République que nous voulons ?
Une santé publique instrumentalisée ? Des hôpitaux mis à disposition pour rendre prioritaire des manifestations politiques d’un parti politique ? Ce courrier est une preuve manifeste de l’utilisation des moyens de l’Etat à des fins partisanes.
Il est temps de rappeler à certains hauts cadres que l’administration est une institution de la République, pas une section du RHDP.
Je suis vraiment triste de lire un tel courrier aujourd'hui.
Docteur Osman Cherif