Côte d’Ivoire : Joël N'guessan, cadre du RHDP contre l'exclusion de Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Blé Goudé et Soro Guillaume
L’ancien ministre des Droits de l’homme et ancien porte-parole du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti au pouvoir est très remonté contre l’exclusion des candidats de l’opposition de la liste électorale et donc de l’élection présidentielle. Joël N’guessan qui tire les leçons des crises passées, interpelle les magistrats dont les décisions sont les causes du chaos en Côte d’Ivoire.
« Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je reste convaincu que l'exclusion de certains acteurs politiques aboutira à une crise au plan national qui, si l’on n’y prend garde, sera plus meurtrière que celle qu’on a connue en 2011. C’est la raison pour laquelle je dénonce toute exclusion. Car exclure les gens, c’est créer le lit de l'injustice sociale. Ils sont nombreux les Ivoiriens qui partagent mon point de vue mais qui n’ont pas l’occasion de le dire haut et fort. Je signe et je persiste, les exclusions sont dommageables. On a vu tout ce que ça nous a causé par le passé. J’interpelle à cet effet, les magistrats qui, au lieu de prendre des décisions liées à la justice, s’emploient essentiellement à exclure. Je vous fais remarquer que ce sont certains magistrats qui sont à la base de tous les problèmes que nous avons connus dans ce pays.
Ce sont les magistrats qui ont décidé qu’on ne délivre pas un certificat de nationalité à Tidjane Thiam. Ce n’est pas moi. Ce sont les magistrats. Ça veut dire que si demain, il y a des troubles dans le pays, les premiers responsables, ce sont les magistrats. C’est pour cela que j’exhorte les magistrats à bien analyser les situations avant de prendre des décisions. Quand on prend une décision pour priver un acteur politique de ses droits civiques et politiques, certes ça peut se comprendre. Mais il faut se référer au passé pour se dire que ce type de décisions avait causé d’énormes dégâts à la société ivoirienne. Je ne souhaite pas que les Ivoiriens revivent ce qu’ils ont vécu.
Mon chauffeur et mes gardes du corps ont été tués sous mes yeux en 2011. Je ne veux plus revivre cela. Vous verrez que c’est ceux qui n’ont pas subi de préjudices pendant la crise postélectorale de 2011 qui cautionnent l’idée d'exclusion. Moi, je suis totalement contre ça.
Au RHDP, certains veulent que le Président Alassane Ouattara soit candidat pour préserver leurs privilèges acquis. Le président Ouattara n'est pas leur préoccupation. Ils veulent que le président Ouattara soit candidat juste pour leur permettre de conserver ce qu'ils ont. De très gros privilèges.
Ces personnes ont obtenu de gros marchés et sont multi milliardaires. Ce sont elles qui sont au front pour que le président Ouattara parte pour un autre mandat ».