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En 2018, pour les besoins de mon livre « Mes années Houphouët », j’étais allé le voir dans sa belle demeure d’Abidjan. C’était l’un des derniers grands politiciens ivoiriens de l’ère post indépendance et je voulais recueillir son témoignage, comme je l’avais fait avec une vingtaine de proches ou de collaborateurs du premier président ivoirien. Essy Amara était un homme fin, discret, brillant, l’un des meilleurs ministres des Affaires étrangères que la Côte d’Ivoire ait connu, le diplomate des dossiers délicats: l’apartheid en Afrique du Sud, le conflit israélo palestinien déjà, la guerre au Libéria, en Somalie, en Sierra-Leone, ou encore au Rwanda.

Toujours à chercher des solutions pour aider les uns et les autres à sortir par le haut. Avec cet homme de dialogue et de réseaux, la Côte d’Ivoire s’était hissée au plus haut niveau à l’ONU et à l’OUA… Je me souviens d’avoir passé des heures chez lui à l’écouter et à le questionner. Je prenais des notes fébrilement. Chaque phrase était une page d’histoire. Moment unique…

Ce matin (ndlr: mardi 8 avril 2025), Essy Amara est parti, il est parti rejoindre le président Félix Houphouët-Boigny, dont il était « l’émissaire personnel », au terme d’une vie riche et utile au service de son pays et de l’humanité.