Côte d’Ivoire / Conflit foncier à Djorobité : Une tentative de spoliation des terrains déjouée
Les conflits fonciers à Djorobité, village ébrié, situé dans la commune de Cocody, deviennent de plus en plus récurrents. Après l’affaire Komé-Traoré, portant sur un lotissement à Bessikoi, une nouvelle affaire refait surface. Mais cette fois, c’est la vigilance des services du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, département en charge de la gestion des questions foncières, qui est saluée. En effet, sur la base des documents en leur possession, les collaborateurs du ministre Bruno Koné ont pu préserver les biens immobiliers de Konin Kabran Fulbert, géomètre de profession. Selon des informations rapportées par le site "koaci.com", une tentative de spoliation des terrains de Konin Kabran Fulbert à Djorobité a été déjouée, grâce à la vigilance des agents du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme.
Il y a environ trente ans, Albert Kacou Tiapani, alors ministre de la Construction et de l’Urbanisme, avait attribué 1 000 lots à Konin Kabran Fulbert en récompense de son implication dans le processus de lotissement et de bornage de Djorobité. Malheureusement, les crises politiques successives en Côte d’Ivoire, entre 1990 et 1999, ont été préjudiciables pour ce géomètre, qui, sous la contrainte, a dû céder une partie de ses terrains. Au bout du compte, il ne lui restait plus que 503 lots sur les 1 000 qu’il avait reçus. Récemment, des individus munis de faux documents ont tenté, par tous les moyens, de se faire établir des actes de propriété sur ces terres indûment acquises. Leurs manœuvres n’ont cependant jamais abouti, les services du ministre Bruno Koné veillant à la régularité des documents requis pour l’obtention des Arrêtés de concession définitive (ACD).
Des proches de Konin Kabran dénoncent
Selon des proches cités par le site en ligne, le parcours du géomètre Konin Kabran Fulbert pour être rétabli dans ses droits, n’a pas été un long fleuve tranquille. Partagé entre doute et espoir, il s’en est remis à Dieu et a refusé de céder aux nombreuses pressions dont il faisait l’objet. Ce choix s’est révélé payant, lui permettant de ne pas perdre l’ensemble de ses terrains.
« A l’origine, c’est le nom de Konin Kabran Fulbert qui figure sur la lettre d’attribution. Il n’y a aucun acte de cession ni de vente. Il n’y a pas d’annulation des attributions depuis 1999. Comment peut-on, en dehors d’un acte notarié, transférer la propriété des lots à d’autres personnes ? De plus, au Cadastre, c’est bien le nom de Konin Kabran Fulbert qui est inscrit sur les parcelles concernées. Il est donc difficile, dans ces conditions, de délivrer des ACD à d’autres personnes », rapporte une source proche du dossier, citée par le site en ligne.
Nouveau rebondissement
Alors que la vigilance du ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme est saluée, puisqu’elle a permis de "sauver" le géomètre d’une usurpation de ses terrains, des voix s’élèvent à nouveau. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, un acquéreur d’une parcelle à Djorobité accuse Konin Kabran Fulbert de vendre des terrains à plusieurs personnes. Il en profite également pour interpeller les autorités ivoiriennes.
« On a acquis ce terrain en 2014. Le même qui nous l’a vendu est caché quelque part et il le revend au directeur général d’une société. Ce dernier menace de casser nos clôtures. Ils lui ont vendu les terres en 2023 et nous, en 2014. Pour signer les mutations, le monsieur est caché quelque part. Il s'appelle Konin Kabran Fulbert (...) On a saisi toutes les autorités mais l'affaire est en train de traîner. S'ils ne veulent pas travailler pour la bonne cause du gouvernement, qu'ils libèrent le plancher. Ils ne peuvent pas délivrer des documents à une personne, les annuler au Cadastre et les attribuer à d'autres personnes pendant qu'ils ont été soudoyés. On a près de 16 terrains mais pour signer les mutations, le monsieur joue les malades, il est caché et il dit qu'il a vendu les lots au DG d'une société (...) Ce dernier ne répond pas aux convocations des autorités policières, (...) Que les autorités se saisissent du dossier de Bessikoi et de Djorobité. Il y a trop de fraudes et d'escroqueries dans cette histoire de terrains (...) Ce monsieur n'a qu'une décharge, nous, nous avons des ACD, des actes de vente notariés. Il ne reste que les mutations”, explique cet acquéreur.
Que dire face à ces deux versions. La justice doit examiner avec attention la question et aider à mettre fin aux agissements des imposteurs qui jouent avec l’émotion populaire.
A.K.