Côte d’Ivoire / Affaires maritimes et portuaires : Philippe Légré crée une direction financière dans son cabinet, les agents crient au scandale
Dans le cadre de la loi de la programmation de la sécurité intérieure à la Direction générale des affaires maritimes et portuaires (Degamp), un nouvel organigramme a été promulgué par Gaoussou Touré, ministre des Transports d’alors. Le ministère a élaboré une mouture conforme à la loi par le biais de son service juridique depuis janvier 2016.
Malheureusement, cette mouture n’a pu être adoptée à cause du remaniement intervenu en septembre 2019. Nommé secrétaire d’Etat, auprès du ministre des Transports, chargé des Affaires maritimes, Philippe Legré fait fi de la loi et crée une direction générale au sein de son cabinet ministériel chargée des recouvrements de fonds. Il a ainsi procédé à des nominations en dépouillant les services de la Degamp. Ces nominations se font sur aucune base juridique.
Au cours d’une rencontre, hier à Cocody, des agents de la Degamp ont dénoncé cette situation et crié au scandale.
Ils appellent donc Hamed Bakayoko, ministre de la Défense par ailleurs Premier ministre par intérim et Amadou Koné, ministre des Transports au secours.
« Aujourd’hui, le travail d’hercule qui a été abattu par les ministres Gaoussou Touré et Amadou Koné est en train de partir en fumée, rendant du coup hypothétiques toutes les reformes exigées par la loi de la programmation militaire. Philippe Legré et Joseph Aboua, le directeur des affaires financières (Daaf), ont tout mis en œuvre pour s’accaparer des fonds destinés à l’Etat de Côte d’Ivoire », ont-ils décrié. Alors que le rôle d’un Daaf dans un ministère est d’élaborer le budget et faire exécuter les dépenses, celui-ci, qui serait un ami de longues dates du président du Conseil régional du Gboklê, fait le recouvrement et gère les ressources financières de la Degamp alors que la structure a un service financier.
Ils ont par ailleurs relevé que Philippe Legré a nommé le colonel Julien Yao Kouassi directeur intérimaire car Bertin Tanoh Koffi, directeur général, est souffrant. Mais celui-ci va contre les décisions du trésor qui violent ainsi toutes les règles des ressources financières de l’Etat.
R. K.