Côte d’Ivoire / Affaire « réserve naturelle Dahliafleur », Joël N’guessan en colère : « je ne suis pas d’accord »
L’ancien porte-parole du parti au pouvoir en Côte d’Ivoire s’est joint à la polémique sur la cession de la réserve naturelle de Dahliafleur au groupe Accor. Joël N’guessan s’est vivement élevé contre le projet de construction d’un complexe hôtelier de 1000 chambres du même groupe sur cet espace.
« A cause de notre désir économique, on coupe les arbres qui garantissent notre bien-être et qui mettent souvent plusieurs années pour grandir », dénonce le cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) en marge de la cérémonie de présentation de son ouvrage sur le dialogue politique et la réconciliation en Côte d’Ivoire.
« On veut détruire la nature pour construire un hôtel de 1000 chambres et dire qu’on va préserver la biodiversité. Respectez-nous. On peut aller ailleurs, il y a de la place partout », a condamné Joël N’guessan.
Dans un communiqué publié à ce sujet, le ministre du Tourisme indique que « la réserve naturelle d Dahliafleur n’a été ni concédée ni vendue à un opérateur ». Toutefois Siandou Fofana ne convainc pas quand il soutient que le projet va intégrer un complexe écologique, un parc animalier, un circuit d’écotourisme, une maison de l’environnement et des sites de loisir ».
Pour l’ancien ministre, on ne peut pas construire tout cela et dire qu’on ne détruit pas la réserve. « Au premier bruit des machines, tous les animaux vont fuir. On ne peut pas se dire écologiste et détruire la réserve naturelle de Dahliafleur. On veut nous priver d’air. Je ne suis pas d’accord qu’on détruise la nature pour construire un hôtel alors qu’on vient de faire la Cop 15 », a-t-il martelé.
Etendue sur une superficie de 148 hectares, la réserve naturelle partielle de Dahlia fleurs a été créée le 14 octobre 2004. Accès facile par l’ancienne route de Bingerville qui la borde. Sa situation périurbaine peut susciter des randonnées journalières et le relief peu accidenté, facilite les randonnées pédestres.
La diversité de végétations est favorable à la recherche scientifique. 91 ha de forêt bien conservée ; 08 ha de forêt secondaire ; 15 espèces de mammifères ; 69 espèces d’oiseaux inventoriés. La réserve est située dans une région à fort potentiel touristique. Déclaré domaine d’utilité publique par le décret n° 00895/MINEEF/ du 17 octobre 2007 avec la dénomination Réserve naturelle Partielle de Dahliafleur.
A.K.