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Officiellement fermé depuis le 1er novembre 2019, pour une période de 36 mois, pour des travaux de réhabilitation qui s’éternisent depuis lors, le Centre hospitalier universitaire de Yopougon semble avoir quelques soucis dans la gestion de son personnel. Outre les agents contractuels qui ont battu le pavé en février 2022 pour réclamer un an de salaire impayé, d’autres membres du personnel de cet établissement de santé se plaignent de la modicité des primes de motivation qu’ils perçoivent et qui serait en-deçà de ceux payés dans les autres CHU d’Abidjan.

« Ça fait pitié. Au titre de l’année 2023 qui s’est achevée, c’est la somme de 29 700 F CFA que la plupart des agents ont perçu au titre de leur prime », a confié un agent du CHU de Yopougon, sous le couvert de l’anonymat. Notre interlocuteur ajoute que même au titre de l’année 2022, une trentaine d’agents n’a pas perçu de prime. Après avoir dénoncé leur omission dans le paiement de cette gratification qui s’était faite en l’absence du directeur général de l’établissement de santé, ces membres du personnel ont été invités à faire une réclamation. Mais, jusqu’à ce jour, cette injustice n’a pas été réparée.

« Ce sont plus de 30 personnes qui n’avaient pas perçu leur prime. Ils ont porté l’information de cette omission au directeur général qui avait promis de voir ce qu’il pouvait faire mais l’attente dure jusqu’à ce jour », assure notre source.

Du fait des travaux de réhabilitation, les 26 services et 1500 membres du personnel de cet hôpital qui comptait, avant sa fermeture 450 lits, ont été affectés provisoirement dans les autres CHU de la capitale économique ivoirienne et dans divers établissements de santé d’Abidjan y compris à Yopougon. Une bonne partie de la rénovation étant désormais achevée, le CHU de Yopougon devrait commencer à recevoir des patients. Souvent confronté à une grève de son personnel, le Centre hospitalier universitaire de Yopougon est l’un des quatre centres de santé publics de référence que compte Abidjan.

En octobre 2020, les brancardiers, aides-soignantes, auxiliaires en pharmacie, secouristes, caissières, agents de bureaux, secrétaires… sont rentrés en grève pour réclamer cinq mois de salaire impayés. En février 2022, selon des agents contractuels, ce sont 12 mois de salaire que leur devait le CHU de Yopougon.

« Ils nous ont payé jusqu’à février 2021, et depuis cette date, nous n’avons reçu aucun salaire. Nous étions plus 200 agents, aujourd’hui nous sommes environ 90 agents au chômage, vivants dans des conditions misérables, nous réclamons 12 mois de salaires. Entre temps les 120 agents retenus n’ont reçu que 5 mois de salaires. Il faut que le gouvernement pense à nous, il y a parmi nous des agents qui exercent depuis 1989. Nous avons servi ce pays avec dignité », s’était plaint un agent du CHU de Yopougon en son temps.

« Depuis sa fermeture, le CHU n’a plus d’argent pour payer tous les agents contractuels », avait indiqué à notre confrère afriksoir.net, Dr Paulin Christian Déka. Le directeur de l’établissement avait alors précisé ne devoir que 5 mois de salaire aux agents contractuels qui avaient effectivement travaillé. Qu’en est-il aujourd’hui des agents qui ruminent leur colère du fait de la modicité de leur prime annuelle ? « Même moi, le DG, j’ai reçu le même montant », répond Dr Paulin Christian Déka, qui assure que les chiffres sont vérifiables à la « comptabilité ».

A.K.