Bannir les écrans pour enfants à l'école : Pourquoi ?
Contribution
Ils ne sont tout simplement pas très utiles pour l’apprentissage. Les biologistes estiment qu’un être humain dispose de seize sens – les cinq communément admis, plus onze autres, dont l’équilibre et la représentation dans l’espace. Les enfants apprennent en les utilisant, c’est ainsi que leur cerveau peut intégrer de nouvelles données. Les écrans permettent d’écouter, de voir, de faire défiler des images… Mais c’est à peu près tout. C’est extrêmement limité en termes de sens mobilisés ! Et les interfaces des applications sont imaginées pour être le plus intuitives possible, pas pour éduquer le cerveau à fonctionner au maximum de ses capacités.
Selon un article du New York Times, les parents qui travaillent pour les géants du Web – en connaissance de cause – sont de plus en plus préoccupés par les effets de leurs produits sur le développement de l’enfant.
Ces parents veulent que la scolarité de leurs progénitures soit axée sur des tâches créatives et pratiques, utilisant les outils pédagogiques d’autrefois: tableau noir, papiers, crayons et jouets en bois. Même le tricot est au cursus de ces écoles.
Les écrans entravent la pensée créative, l’activité physique, la capacité d’échanges et le pouvoir de concentration.
Je nous laisse le soin de réaliser nos propres recherches sur les études scientifiques qui confirment cette affirmation des parents qui travaillent pour les géants du web.
Mais attardons-nous sur ces 4 domaines sensibles pour les enfants (et pour tout être humain d'ailleurs), qui pourraient être endommagés par l'usage des écrans :
- la pensée créative,
- l'activité physique,
- la capacité d'échanges,
- le pouvoir de la concentration.
Cette situation est tellement facile à constater au quotidien :
Pour ne prendre que l'exemple de la télévision :
- combien de fois en tant que parent, ami, frère ou soeur, oncle ou tante, avons-nous constaté que nos enfants étaient comme "obnubilés" par les images servies par la télévision? Au point de délaisser les jeux entre eux, qu'ils sont à même de créer, s'ils n'ont pas d'écran qui finalement devient un obstacle à leur créativité, à l'expression de leur imagination naturellement débordante, si elle est bien stimulée.
- combien de fois ne nous sommes pas rendus compte du temps moyen passé devant les dessins animés, regardés au quotidien par les enfants? En réalité, nous avons peur de reconnaître que la télévision est plus présente dans la vie de nos enfants, que nous-mêmes.
- combien de fois avons-nous remarqué que tel enfant est de plus en plus "dans son coin" et n'est "heureux" qu'en compagnie de ses "amis" (virtuels) de la télévision, au point de difficilement se rapprocher d'autres enfants?
- combien de fois avons-nous constaté qu'après avoir demandé à un enfant de réaliser une tâche précise, il passe complètement à côté, parce que "absorbé" par ce qu'il regarde à la télé?
Et que dire des contenus servis par ces dessins animés, que les parents "gobent" sans aucun discernement (pour ceux qui prennent le temps de s'intéresser aux messages qui y sont véhiculés) pour leurs enfants?
Alors qu’à Genève, le département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (le DIP), a dévoilé le 13 novembre 2018 sa vision de l'école en 2050, essentiellement «former au numérique et par le numérique à toutes les étapes de la scolarité», dans la Silicon Valley, un courant inverse est en marche: l’enseignement dépourvu d’écrans.
Source : www.blogs.letemps.ch
En 2011 déjà, Steve Jobs à qui un journaliste avait demandé si ses enfants aimaient le nouveau iPad, avait répondu : «Ils ne l’ont pas utilisé. Nous limitons la technologie à la maison.». Les trois enfants de Bill Gates n’ont eu un téléphone portable qu’à l’âge de 14 ans et Tim Cook interdit les réseaux sociaux à son neveu.
LES ECRANS : PAR QUOI LES REMPLACER?
Ce qui me frappe sur la question "écran ou pas écran pour les enfants", c'est le fait que ce soit des parents, employés par les "géants" de l'informatique du monde, qui déconseillent avec "rage", l'usage des écrans pour les enfants. Un peu comme le "parrain" de l'intelligence artificielle, Geoffrey HINTON, qui s'est donné pour mission d'alerter sur les dangers de la technologie, en démissionnant de Google, il y a quelques semaines.
J'ai retracé pour vous, quelques activités/méthodes/domaines que les écoles ayant constaté les méfaits des écrans, proposent :
Le jeu libre
Réalisé en intérieur et en extérieur, le jeu libre permet à l’enfant de revivre et rejouer tout ce qu’il a vécu et perçu du monde environnant. L’enfant est actif et exprime sa créativité à partir de tous les matériaux rencontrés et dans des situations sans cesse renouvelées. Pour favoriser l’imagination, les jouets sont choisis avec soin. Ils sont simples, en matériaux naturels, non préformés. Il y a aussi des planches, des tissus, des cordes, des paniers, des rondins de bois, toutes sorte d’objets grands et petits qui peuvent servir à construire et agencer.
Au jardin d’enfants, l’espace et le temps sont aménagés de manière à ce qu’ils puissent favoriser tout particulièrement le jeu initié par l’enfant. De cette façon, à son propre rythme, il fonde les bases de ses futurs apprentissages.
Le jeu libre est aussi une belle rencontre sociale au cours de laquelle l’enfant apprend à partager, échanger, patienter, à faire avec l’autre, il apprend à vivre ensemble.
L'autonomie
Les enfants se construisent intérieurement dans le rythme régulier des journées, et des semaines, où chaque jour est lié à une activité.
Le rythme de la journée dans le groupe des petits est caractérisé par une plus grande respiration entre les activités libres et celles qui sont dirigées. Les activités proposées, selon les besoins du groupe et de l’enfant, sont apportées dans le mouvement pendant les jeux libres sans interrompre l’enfant dans son élan. Durant cette année l’enfant acquiert la propreté, les gestes du quotidien : s’habiller, se déshabiller, mettre son manteau, ses chaussures, se laver les mains etc.
Au contact de la nature
L’enfant ne peut être isolé de la nature. Elle lui appartient au même titre que son milieu familial. L’un et l’autre contribuent à son développement harmonieux et à son éducation.
Source : https://ecole-steiner-verrieres.org/jardin-denfants/
Les effets néfastes à l'exposition des enfants aux écrans
Selon une étude menée par l’Académie américaine de pédiatrie (APP), il existe bien des effets néfastes à l'exposition des enfants aux écrans : Des troubles du sommeil Les enfants dormant avec leurs téléphones à proximité présentent des troubles du sommeil. En effet, les LED des écrans de téléphone stimulent 100 fois plus les récepteurs photosensibles de la rétine que la lumière blanche. Les petits qui consultent leur smartphone avant de dormir restent éveillés plus longtemps et passent une nuit de mauvaise qualité. Un échec scolaire en recrudescence L’impact des écrans influence également la scolarité des enfants. Ces derniers se laissent facilement divertir par leur téléphone au moment de faire leur devoir. Résultat : la concentration est diminuée et les leçons s’apprennent moins facilement. Un risque d’obésité accru Lorsqu’un enfant passe plusieurs heures par jour devant un écran, il a tendance à grignoter des aliments caloriques (chips, snacks, etc.), ce qui laisse peu de place à la pratique d’une activité physique. À terme, les risques de souffrir d’obésité sont augmentés. Une prédisposition à la dépression Les adolescents qui fréquentent régulièrement les réseaux sociaux, sans participation active de leur part, sont plus exposés aux risques de dépression. Une dégradation des relations Dès l’instant où les parents privilégient la consultation de leurs téléphones à une conversation avec leur enfant, la qualité des relations parents-enfants peut-être dégradée. À terme, l’impact de ce comportement a une influence négative sur le développement émotionnel de l’enfant.
Joyce Stéphanie MANI épouse NGUETSENG
Ethics of Artificial Intelligence Passionate | Victoria et Associés founder, +10 years experience in Human Resources Development| Certified Manager Coach