Abidjan / Un homosexuel tabassé par ses parents pour avoir présenté son amant
Jules Franckrin Kouamé Kouadio, ferronnier de son état, a été tabassé par des membres de sa faille après avoir présenté son amant lors de son 35è anniversaire.
Les faits, le samedi 8 février 2020, dans un cadre enchanteur au Plateau-Dokui, Jules Franckrin Kouamé Kouadio a célébré ses 35 ans. A l’occasion de cette célébration, il a convié ses amis et connaissances à un déjeuner arrosé de bières et de vins dans une ambiance bon enfant.
L’homosexuel a saisi cette opportunité pour présenter à son entourage, son amant avec lequel il partage sa vie, depuis plusieurs années. Même s’il a été applaudi par ses amis ‘’ gay’’ présents, cette annonce n’a pas été du goût de ses parents présents à la cérémonie.
Le lendemain, à 7 heures du matin, au moment où il s’apprêtait à prendre sa douche, il entendit un vacarme au dehors. C’est son oncle, K.D qui sonne à sa porte. Il est accompagné de plusieurs autres membres de sa famille lui annonçant être venus parler.
Venant de la famille, le ferronnier-gay n’a pas trouvé d’inconvénient à cette proposition. Séance tenante, les parents lui ont posé la question si son annonce de la veille était une blague ou qu’il était sérieux.
L’homme qui semblait avoir passé une nuit agréable a rétorqué qu’il était au sérieux. C’est la goutte d’eau qui a débordé la vase. Très en colère, K.D, va lui annoncer qu’à partir de ce moment, il ne faisait plus partie de leur famille car pour rien au mode, il ne peut laisser « ternir l’image de leur famille avec ses bêtises ».
En clair, l’oncle venait de bannir de sa famille à cause de son orientation sexuelle. Malgré, les explications du ferronnier, sa famille lui dit qu’elle ne va jamais accepter cette horreur qui va la discréditer. Au cours de la discussion matinale, Jules Franckrin Kouadio rétorque qu’il assume son choix.
C’est le crime de lèse-majesté que le gay venait de commettre. Ordre est donc donné par son oncle aux autres membres de la famille de le lyncher et le tabasser.
Le ferronnier à eu sa vie sauve grâce à ses voisins. Il a été conduit dans un centre de santé pour des soins puis dans une église située à Abobo Clouetcha. Son séjour dans cette église fut d’une courte durée car des membres de sa communauté refusent de l’aider et demandent à l’homme de Dieu qui l’a hébergé, de le chasser du temple.
C’est un homosexuel sans abri qui demande à la famille Lesbiennes, gay, bisexuel et transsexuel (Lbgt) ainsi qu’aux autorités compétentes du pays de lui venir en aide.
« Depuis plusieurs années, je suis homosexuel et j’ai caché cela à mes parents. Lors de mon anniversaire, le samedi dernier, j’ai présenté mon amant à mes parents et amis qui y étaient. Mais mes parents ne veulent pas entendre cela. Pour cela, ils m’ont tabassé, délaissé et banni de la famille. J’ai été lynché et battu à mort chez moi à la maison au lendemain de mon anniversaire. Je suis en danger de mort. Ma communauté religieuse et ma famille m’ont abandonné. Est-ce un crime d’être homosexuel ? », a interrogé le sans abri.
En Côte d’Ivoire, le gouvernement ne reconnaît pas le mariage homosexuel et il n'y a pas de loi anti-discrimination protégeant les personnes Lgbt. La stigmatisation et le rejet des Lgbt dans les centres de santé est une réalité. Il faut signifier aussi que des propos homophobes incitent à la haine envers les minorités sexuelles.
R.K.