29ème session de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant / La participation de la Côte d’Ivoire menacée
Le Comité africain d'experts sur les droits et le bien-être de l'enfant examine le 29 avril prochain le rapport pays de cinq Etat partie : Île Maurice, la Tanzanie, la Sierra-Leone, le Tchad et la Côte d’Ivoire. Dans ce entretien, le Secrétaire Exécutif du Forum des Ong Erick Attiapo situe les enjeux de cette importante rencontre.
Le Forum des Ong et certaines organisations de la société civile mènent depuis plusieurs mois des plaidoyers autour du rapport de la Cadbe. A quel niveau se trouve aujourd’hui cette campagne en faveur du rapport ivoirien ?
La Côte d’Ivoire s’est engagée au niveau régional et international en ratifiant un certain nombre de convention. Au niveau Africain, notre pays a ratifié la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (Cadbe) en 2007. Normalement, un Etat qui ratifie une convention, dans les différentes clauses de ratification, l’Etat doit soumettre un rapport initial, trois ans après. Et, tous les deux ans, il doit soumettre un rapport périodique. Le rapport initial de la Côte d’Ivoire a été soumis en décembre 2015 suite aux plaidoyers du Groupe de travail mené par le Forum des Ong et un certain nombre d’organisation de la société civile dont le Ramede-CI. Cela dans le cadre du financement du projet Sida Cso de notre partenaire Save The Children. Quelques mois plus tard, la société civile a procédé à la rédaction de son rapport complémentaire. Elle s’est ensuite rendue en novembre dernier à Banjul en Gambie pour présenter ce rapport complémentaire. C'est-à-dire donner son opinion sur la situation des enfants en Côte d’Ivoire. Le comité des experts est ensuite revenu vers la Côte d’Ivoire en début du mois de mars 2017 pour lui adresser des questions de clarification par le biais de la Direction de la protection de l’enfant.
Quelle est donc la difficulté rencontrée pour parvenir à la fin de ce processus du rapport Cadbe de la Côte d’Ivoire ?
Le problème c’est qu’aujourd’hui la societé civile est inquiète. Nous pensons que si rien n’est fait la Côte d’Ivoire risque d’être absente au rendez-vous de la 29èmeSession du Comité Africain d’Experts sur les droits et le Bien-être de l’enfant qui doit se tenir au Lesotho du 27 avril au 9 mai 2017. Nous pensons que c’est une occasion pour l’Etat ivoirien de venir présenter aux yeux de la communauté régionale et internationale les progrès réalisés dans le pays en matière de protection des droits des enfants. La Côte d’Ivoire qui aspire à l’émergence en 2020 doit pouvoir respecter ses engagements. Ce sera une manière de montrer que l’Etat de Côte d’Ivoire est une nation respectueuse des droits de l’enfant. Car, c’est un rendez-vous au cours duquel les Etats ont la possibilité de dire ce qu’ils ont fait pour les enfants. Cela s’inscrit dans les engagements pris par le pays en ratifiant la Cadbe. Le souhait des Ong de défense des droits des enfants est de voir la Côte d’Ivoire présente à ce grand rendez-vous.
Qu’est ce qui justifie vos craintes ? Cet agenda n’est-il pas inscrit en bonne place du côté du Ministère de la Solidarité, de la femme et de la Protection de l'Enfant ?
Nous savons que nous sommes dans l’administration. La 29ème Session doit se tenir du 27 avril au 9 mai au Lesotho. Aujourd’hui nous sommes presqu’à la fin de la première semaine du mois d’Avril. Nous avons échangé avec les membres du Comité Africain d’experts. Et il nous revient que la Côte d’Ivoire n’a toujours pas confirmé sa participation à cette importante Session. D’où l’inquiétude de la societé civile. Nous nous demandons si la Côte d’Ivoire va prendre le risque d’être absente à cette rencontre où elle a la possibilité de venir présenter les progrès réalisés pour la protection des droits des enfants.
Que va faire la société civile pour s’assurer de la participation effective de la Côte d’Ivoire à cette 29ème Session ?
Nous allons multiplier nos actions de plaidoyers avec le Groupe de travail. Nous voulons amener l’Etat et les différents ministères à œuvrer pour le respect de ce calendrier. Le rapport initial a déjà été déposé. C’est un avantage pour la Côte d’Ivoire. Il reste maintenant à venir présenter les progrès devant le Comité Africain d’Experts. C’est une question de moyen. Et nous pensons que notre pays a les moyens pour pouvoir faire voyager quelques ministres pour défendre ce rapport. Nous allons continuer d’échanger avec nos partenaires, notamment Save The Children qui nous accompagne et le Réseau des acteurs des médias pour les droits de l’enfant (Ramede-CI) pour continuer la communication autour de cette participation.
Abou Adams avec Sercom