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L'Iran, l'Argentine, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis rejoignent, à compter du 1er janvier 2024, le groupe des pays émergents, a annoncé ce jeudi le président sud-africain Cyril Ramaphosa durant le 15e sommet des Brics qui se tient actuellement à Johannesburg.

C’est un jour historique en Afrique du Sud : les leaders des cinq pays des Brics – Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud – ont tenu un point presse au centre de conférence de Johannesburg, pour faire le bilan de leurs délibérations, après trois jours de sommet. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa vient de l’annoncer : ce sont au total six pays qui ont été acceptés dans ce club jusqu’à présent fermé, dont deux du continent africain. L’Égypte et l’Éthiopie font leur entrée avec l’Argentine, l’Iran, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis. « Avec ce sommet, les Brics entament un nouveau chapitre », s'est félicité Cyril Ramaphosa.

 

Leur adhésion prendra effet au 1er janvier 2024

 

Leur adhésion prendra effet au 1er janvier 2024, comme l’a précisé le président sud-africain. Les Brics - qui vont sans doute devoir se chercher un autre nom - ont donc réussi à trouver un terrain d’entente, autour des critères d’entrée et des candidats à accepter, puisque le choix a dû se faire à l’unanimité. Avec ces six nouveaux alliés aux économies et valeurs très différentes, dont plusieurs poids lourds du secteur pétrolier, l’alliance prend une nouvelle dimension, alors que ses membres représentaient déjà plus de 40% de la population mondiale et un quart du PIB. Cette annonce est donc « historique » pour le président chinois Xi Jinping, et montre, selon lui, « la détermination des pays des Brics pour atteindre l’unité et la coopération avec les pays en développement dans leur ensemble ». Cette décision est « un grand plaisir » pour le président brésilien Lula et a été accueillie comme une preuve du renforcement d’un monde « multipolaire » pour le Premier ministre indien Narendra Modi. Le président russe Vladimir Poutine ainsi que Xi Jinping ont envoyé leurs félicitations aux nouveaux membres.

 

Réactions enthousiastes des pays concernés

 

Du côté des nouveaux pays entrants, pour la diplomatie iranienne, l'adhésion de l'Iran est un « succès stratégique pour la politique étrangère », a écrit sur X (ex-Twitter) le conseiller politique du président Ebrahim Raïssi. L'Éthiopie salue un « moment fort » pour le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique. « L'Éthiopie se tient prête à coopérer avec tous pour un ordre mondial inclusif et prospère », a ajouté son Premier ministre Abiy Ahmed. Le président égyptien, lui, n’a pas encore réagi. Mais pour l’Égypte, c’est la suite logique d’une stratégie qui avait déjà été enclenchée un peu plus tôt dans l’année : le pays avait officiellement rejoint, en mars, la Nouvelle Banque de Développement des Brics. Le choix des Brics a en revanche laissé sur la touche des candidats comme l’Algérie ou le Nigeria. Mais ce n’est qu’une première étape, selon Cyril Ramaphosa, puisque « d’autres phases devraient suivre », afin de poursuivre cette expansion. Le chef d'État sud-africain a ajouté : « Nous apprécions l'intérêt des autres pays à construire un partenariat avec les Brics. Nous avons chargé nos ministres des Affaires étrangères de développer davantage le modèle de pays partenaires des Brics et une liste de pays partenaires potentiels et d'en faire rapport d'ici le prochain sommet. Grâce à ce sommet, les Brics ouvrent un nouveau chapitre dans leurs efforts pour construire un monde juste, un monde qui soit également inclusif et prospère ». Les nombreux chefs d’États africains présents à Johannesburg devraient continuer à s’exprimer tout au long de l’après-midi. Et un dialogue Chine-Afrique est prévu, en fin de journée, pour venir boucler ce sommet.

Avec Rfi