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Le lundi 18 novembre 2024, un incident a failli dégénérer à l’Abattoir de Port-Bouët, dévoilant une tension entre le ministre des Ressources Animales et Halieutiques, Sidi Touré, et le District Autonome d’Abidjan, dirigé par le ministre, gouverneur Ibrahima Cissé Bacongo. Cette situation appelle à la réflexion et à un apaisement rapide pour éviter toute escalade.

Les faits

Le ministre Sidi Touré s’est rendu sur le site de l'abattoir de Port Bouet pour installer une vingtaine de vétérinaires, sans concertation préalable ni accord avec le District Autonome d’Abidjan, pourtant responsable de la gestion de l’abattoir. Le préfet d’Abidjan, des chefs traditionnels, des populations, ainsi que la presse avaient été invités pour cette installation de vétérinaires à laquelle le District Autonome d’Abidjan n’a pas été associé. Et bien plus, le District Autonome d’Abidjan n'a pas exprimé de besoin en personnel vétérinaire. Lorsque le besoin se fait sentir, le District saisit officiellement le Ministère technique et prend soin de budgetiser leurs indemnités. Sauf à vouloir encourager la fraude, il reste difficile pour le District de laisser installer ces vétérinaires.

Sur place, Boa Valérie, Directeur Général des Services Techniques du District Autonome d’Abidjan (DAA), et directeur par intérim de l’abattoir, a demandé le report de l’installation pour consulter sa hiérarchie, et assurer une plus grande implication du DAA.

Face à cette requête, le ministre Sidi Touré a ordonné l’arrestation du Directeur Général, déclenchant une vive tension. Informé de cette situation, le ministre, gouverneur Bacongo Cissé a décidé de se rendre sur place. Cependant, Sidi Touré a quitté les lieux avant son arrivée, probablement après une intervention du Premier ministre, Robert Beugré Mambé, pour calmer les esprits. La cérémonie a alors avorté, et a été annulée.

Un incident évitable

Cet incident pose plusieurs questions : pourquoi une initiative aussi importante a-t-elle été menée sans coordination forte avec le District, un partenaire clé dans la gestion de l’abattoir ? Selon les textes, le District a la responsabilité de construire et gérer les abattoirs tout en s’appuyant sur les ministères techniques. Cette procédure est claire et garantit une coopération harmonieuse. Aucun besoin n’ayant été exprimé par le DAA, il reste difficile de comprendre que le ministère ait tenté d’imposer un personnel au District. De plus, ordonner l’arrestation d’un agent de haut rang exerçant ses responsabilités est une mesure pouvant détériorer davantage les relations entre institutions.

Un appel à la collaboration

Le District Autonome d’Abidjan n’a jamais cherché à empiéter sur les prérogatives du ministère des Ressources Animales et Halieutiques. Au contraire, il s’est toujours engagé à collaborer efficacement pour améliorer les infrastructures de la ville. Toutefois, cette collaboration doit être fondée sur un respect mutuel des rôles et responsabilités de chaque entité. Si des tensions personnelles ou institutionnelles existent entre Sidi Touré et Bacongo Cissé, elles ne devraient en aucun cas affecter le bon fonctionnement des institutions. Le dialogue reste la meilleure solution pour éviter les affrontements inutiles.

L’intérêt général avant tout

L’Abattoir de Port-Bouët est un site stratégique pour la sécurité alimentaire et économique d’Abidjan. L’installation de vétérinaires bien que nécessaire, ne doit pas devenir un point de discorde. Chacun doit privilégier l’intérêt général et œuvrer à renforcer la coopération entre le ministère et le District. 

Une conclusion d’espoir

Je souhaite que cet incident reste une simple incompréhension administrative et non le début d’une crise plus profonde. La Côte d’Ivoire a besoin d’unité et de cohérence dans la gestion de ses institutions. Ni le gouvernement, ni le ministère des Ressources Animales et Halieutiques, ni le District Autonome d’Abidjan n’ont intérêt à ce que de telles tensions perdurent. Je lance donc cet appel à la sérénité et au dialogue. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons relever les défis pour le bien-être des citoyens ivoiriens.

Avec respect et optimisme,

Par Laurent Oupoh

Libre penseur